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Constituer des archives en sexologie francophone : un essai d’autoethnographie
Cet essai relate le déroulement d’un travail d’enquête préliminaire en vue de la création d’un centre d’archives sexologiques francophone dans une grande université européenne. Il est fondé sur une approche autoethnographique qui prend appui sur les questions et les démarches que j’ai engagées perso...
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Published in: | GLAD 2021 |
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Format: | Article |
Language: | fre |
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Summary: | Cet essai relate le déroulement d’un travail d’enquête préliminaire en vue de la création d’un centre d’archives sexologiques francophone dans une grande université européenne. Il est fondé sur une approche autoethnographique qui prend appui sur les questions et les démarches que j’ai engagées personnellement en vue du dépôt de mes propres archives de travail et collections d’ouvrages sur les sexualités et le genre. L’approche autoethnographique met ainsi en tension les questions et les difficultés du chercheur, qui est un acteur impliqué personnellement, avec celles des détenteurs potentiels d’archives et des institutions pouvant recevoir de telles archives. Mes propres questions ouvrent de nouvelles questions aux détenteurs d’archives et aux institutions et inversement, les questions des détenteurs et des institutions me permettent de mieux aborder mes propres questions. Une enquête par téléphone/zoom a été réalisée entre septembre 2020 et mai 2021 auprès de 62 personnes détentrices potentielles d’archives et de 28 personnes, acteurs/actrices de l’univers des archives générales, sexologiques et communautaires, publiques et privées. Il ressort de cette enquête que la grande majorité des sexologues francophones n’ont pas de grandes préoccupations ni une culture archivistique développée ; qu’une grande partie d’entre eux/elles a déjà détruit les quelques archives accumulées au cours de leur carrière au moment de leur départ en retraite. Pour les quelques personnes qui ont conservé des documents en lien avec leur profession, la réflexion sur les archives a permis de réactiver la mémoire professionnelle, de se projeter dans un avenir proche (travaux d’écriture) ou d’inscrire leur héritage dans un projet d’éternité avec la construction d’un mausolée en l’honneur de leur personne et de leur œuvre. Dans tous les cas, la séparation potentielle d’avec les archives existantes est une opération subjectivement difficile et certainement à accompagner dans le cadre d’un projet qui doit rester fondé sur la confiance des détenteurs envers l’institution qui recevra leurs précieux documents. Dans cette perspective, les dispositifs mis en place par les institutions qui accueilleront ces archives occupent une place fondamentale dans l’identification, le recueil et l’archivage des documents et ils doivent bénéficier de la confiance des détenteurs d’archives. |
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ISSN: | 2551-0819 |
DOI: | 10.4000/glad.3034 |