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Le soldat augmenté, quel impératif ?
L’exigence de l’opérativité guerrière mène à l’expression d’une agressivité qui fait des sujets des individus, du latin « individuus », c’est-à-dire des hommes non divisés par la parole. Le projet de l’augmentation technologique du soldat intéresse de nos jours la France et ne peut être inhibé, au r...
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Published in: | Annales médico psychologiques 2023-01, Vol.181 (1), p.73-75 |
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Main Authors: | , |
Format: | Article |
Language: | fre |
Subjects: | |
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Summary: | L’exigence de l’opérativité guerrière mène à l’expression d’une agressivité qui fait des sujets des individus, du latin « individuus », c’est-à-dire des hommes non divisés par la parole. Le projet de l’augmentation technologique du soldat intéresse de nos jours la France et ne peut être inhibé, au risque d’un décrochage capacitaire des armées. Toutefois, un comité d’éthique de la défense s’est réuni en 2020 pour en limiter les risques et compte sur l’expertise du Service de santé des armées pour assurer l’appréciation des risques, l’information au commandement et au militaire ainsi que le suivi psychologique continu. Quels seront les effets de tout processus d’augmentation sur le sujet ? De quel malaise en est-il le signe ? Et que devrons-nous répondre dans le champ de la psychiatrie ? L’enjeu premier sera de ne pas confondre l’éthique que revendiquent les comités avec celle du sujet de la psychanalyse, c’est-à-dire de l’inconscient. À ne pas s’y repérer, nous ne ferons qu’assujettir notre travail à l’efficacité opérationnelle, loin de la défense des malades.
The requirement of warlike operational readiness results in the expression of an aggressiveness that makes individuals out of subjects, from the Latin “individuus”, i.e. men not divided by speech. The project of the increasing application of technological enhancement of soldiers is of interest in France today and cannot be constrained at the risk of limiting the capabilities of the country's armed forces. However, a defense ethics committee met in 2020 in order to limit risks, and the committee relied on the expertise of the Armed Forces Health Service to ensure that risk assessments were carried out, that information would be submitted to the command and the soldier, and that continuous psychological monitoring would take place. What will be the effects of any enhancement on the subject? What discomfort is it a sign of? And how should those of us in the field of psychiatry respond to this? The first challenge will be not to confuse the ethics claimed by the committees with that of the subject of psychoanalysis, i.e., the unconscious. If we fail to do so, we will only be subjecting our work to operational efficiency, which is far removed from the care of patients. |
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ISSN: | 0003-4487 1769-6631 |
DOI: | 10.1016/j.amp.2022.11.010 |