Les effets indésirables du traitement hormonal chez les personnes transgenres : analyse des cas rapportés dans la base de données nationale de pharmacovigilance

• Published in: Annales d'endocrinologie 2021-10, Vol.82 (5), p.275-275
• Main Authors: Yelehe, M., Klein, M., El Aridi, L., Maurier, A., Gillet, P., Feigerlova, E.
• Format: Article
• Language: fre
• ISSN: 0003-4266
• DOI: 10.1016/j.ando.2021.08.058

Les effets indésirables à long terme de l’hormonothérapie (HT) d’affirmation de genre sont mal élucidés, en raison du manque des études de cohorte prospectives. Les déclarations auprès des centres de pharmacovigilance représentent donc un outil précieux pour détecter les effets indésirables potentiels. Décrire le profil d’effets indésirables imputables à l’HT chez les personnes transgenres Étude descriptive, rétrospective des cas enregistrés dans la base de données nationale de pharmacovigilance depuis sa création jusqu’au 27 mai 2020 pour identifier les effets indésirables liés à l’HT d’affirmation de genre. Les cas déjà publiés ont été exlus. Vingt huit cas d’effets indésirables ont été identifiés. Six concernaient les hommes transgenres (21–40 ans) et 22 femmes transgenres (22–68 ans). Chez les hommes transgenres sous traitement par l’enanthate de testostérone, tous les effets indésirables étaient les évènements cardiovasculaires avec une embolie pulmonaire dans 50 % des cas. Chez les femmes transgenres, les anti-androgènes, principalement l’acétate de cyprotérone, étaient impliqués dans 68 % des cas. Les œstrogènes étaient impliqués dans 77 % des cas, principalement en association avec la progestine ou l’acétate de cyprotérone. Le méningiome était le principal effet indésirable, suivi des événements cardiovasculaires. Nos résultats montrent une proportion non négligeable des cas d’évènements cardiovasculaires chez les jeunes hommes transgenres sous l’enanthate de testostérone. Chez les femmes transgenres, les événements cardiovasculaires représentent le deuxième effet indésirable signalé. Les études ultérieures sont nécessaires pour identifier des facteurs de risque pouvant contribuer à l’individualisation de la stratégie thérapeutique en particulier chez les sujets jeunes.