Hyperthyroïdie et leuconeutropénie : un piège diagnostique, à propos d’un cas

• Published in: Annales d'endocrinologie 2023-02, Vol.84 (1), p.121-121
• Main Authors: Sadi, M.A., Bessaid, K., Rahal, A., Azzouz, M.
• Format: Article
• Language: fre
• ISSN: 0003-4266
• DOI: 10.1016/j.ando.2022.12.094

Les leuconeutropénies sont observées dans 5 à 20 % des hyperthyroïdies. Elles soulèvent pour l’endocrinologue le problème du risque de leur aggravation sous l’effet hématotoxique des antithyroïdiens de synthèse. Patiente âgée de 13 ans, sans antécédents particuliers, suivie depuis deux ans pour une maladie de Basedow, traitée initialement par 15mg de carbimazole. Au cours du suivi une leuconeutropénie, allant jusqu’à 690/mm3, a été décelée et confirmée à plusieurs reprises. Le carbimazole a été arrêté, l’hémogramme de contrôle a objectivé une persistance de la leuconeutropénie. Une corticothérapie a été instaurée comme traitement de l’hyperthyroïdie et la patiente nous a été confiée. L’examen clinique retrouve des signes cliniques francs d’hyperthyroïdie, un volumineux goitre et une ophtalmopathie basedowienne minime. La patiente a bénéficié d’une épreuve d’effort (monter cinq étages le plus rapidement possible) qui a objectivé une normalisation des polynucléaires neutrophiles à 2550/mm3 en faveur d’une margination. La patiente a été traitée par benzylthiouracile à raison de 300mg/jour avec bonne évolution clinicobiologique. Les anomalies hématologiques sont fréquemment observées au cours des hyperthyroïdies. Certaines anomalies, telles que la leuconeutropénie, ne sont quelquefois que l’expression d’un phénomène physiologique de margination des globules blancs, sous estimant faussement la numération de cette lignée et qu’il faut savoir déceler. Les patients atteints d’hyperthyroïdie, devraient donc bénéficier de manière régulière d’une évaluation de leur fonction hématologique et en cas de neutropénie associée, d’une épreuve d’effort et/ou aux corticoïdes afin de démasquer une margination.