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Traitement d’un kératoacanthome de la lèvre supérieure par injection intralésionnelle de bléomycine
L’utilisation de chimiothérapie par voie intralésionnelle dans le traitement des cancers cutanés est pratiquée depuis des années mais reste cependant en dehors des recommandations des sociétés savantes malgré des résultats qui semblent encourageants. Nous rapportons ici l’observation d’un kératoacan...
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Published in: | Annales de dermatologie et de vénéréologie 2015-06, Vol.142 (6-7), p.S356-S356 |
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Format: | Article |
Language: | fre |
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Summary: | L’utilisation de chimiothérapie par voie intralésionnelle dans le traitement des cancers cutanés est pratiquée depuis des années mais reste cependant en dehors des recommandations des sociétés savantes malgré des résultats qui semblent encourageants. Nous rapportons ici l’observation d’un kératoacanthome traité par bléomycine en intralésionnel.
Observation : il s’agit d’une patiente de sexe féminin, âgée de 65ans, qui s’était présentée pour une tumeur ulcéro-croûteuse, recouverte de kératine, infiltrée à la palpation, de 2cm de grand axe, siégeant au niveau de la région médiane de la lèvre supérieure. Aucune adénopathie cervicale n’était notée. Une biopsie cutanée transfixiante avait conclu à un kératoacanthome. Devant le risque esthétique postopératoire, la patiente avait bénéficié d’une infiltration intralésionnelle de 2UI de bléomycine. L’évolution était d’abord marquée par la nécrose puis la guérison de la lésion avec un résultat esthétique jugé satisfaisant, ne gardant qu’une petite cicatrice blanchâtre, linéaire, légèrement rétractile, de 0,3cm. Aucune récidive n’a été objectivée à 12mois.
Nous rapportons le cas d’une patiente dont le kératoacanthome a été traité efficacement par infiltration de bléomycine. Le kératoacanthome est une tumeur cutanée généralement solitaire dont la distinction avec un carcinome épidermoïde bien différencié reste encore débattue. L’évolution est généralement rapide suivie ou non d’une involution spontanée. L’exérèse chirurgicale est recommandée, du fait notamment d’un risque cicatriciel potentiel. Dans le cas de notre patiente, l’exérèse de la tumeur de la lèvre supérieure aurait abouti à une rançon cicatricielle et fonctionnelle importante, en plus de la difficulté du geste chirurgical et de la morbidité postopératoire. Les injections de bléomycine ont été rapportées dans la littérature, dans des études avec des effectifs réduits mais des résultats qui semblent satisfaisants sur le plan esthétique. Il n’existe pas de protocoles bien établis de traitement par bléomycine intralésionnelle (dose, dilution) en raison du faible effectif des patients rapportés dans la littérature mais des dilutions plus importantes que celles que nous avons faites ont été utilisées avec succès.
L’injection de bléomycine par voie intralésionnelle pour le traitement des kératoacanthomes devrait être considérée dans l’arsenal thérapeutique, notamment pour des considérations esthétiques et de simplicité de traitement. |
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ISSN: | 0151-9638 |
DOI: | 10.1016/j.annder.2015.04.137 |