Cancer du sein chez l’homme : importance des manifestations cutanées

• Published in: Annales de dermatologie et de vénéréologie 2015-12, Vol.142 (12), p.S529-S529
• Main Authors: Chaari, I., Garbaa, S., Boudaya, S., Chaabane, H., Masmoudi, A., Boudaouara, T., Mseddi, M., Turki, H.
• Format: Article
• Language: fre
• Subjects: Cancer; Homme; Sein
• ISSN: 0151-9638
• DOI: 10.1016/j.annder.2015.10.228

Le cancer du sein est une affection rare chez l’homme. Le diagnostic, souvent tardif, est fait devant l’apparition de signes cutanés. Le but de notre travail est de décrire les aspects épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques du cancer du sein chez l’homme à travers une série hospitalière. Il s’agit d’une étude rétrospective colligeant tous les cas de cancer du sein chez l’homme, confirmés par l’histologie et diagnostiqués dans le service de dermatologie de Sfax entre janvier 1996 et mai 2015. Durant la période d’étude, 10 cas de cancer du sein étaient diagnostiqués. L’âge moyen était de 73,6ans (61–88ans) avec une durée moyenne d’évolution de 11 mois (2–24 mois). Cliniquement, cinq malades avaient une tumeur ulcéro-végétante infiltrée avec destruction mamelonnaire, deux patients avaient un aspect érythémateux infiltré aréolaire. Les trois autres avaient des lésions nodulaires péri-mamelonnaires de 1,5 à 3cm de taille, avec rétraction du mamelon dans 2 cas et un aspect inflammatoire de la peau en regard dans un cas. L’histologie montrait une maladie de Paget associée à un carcinome canalaire infiltrant dans 3 cas, un adénocarcinome dans 3 cas et un carcinome canalaire infiltrant dans 4 cas. L’immuno-histochimie, réalisée dans 5 cas, était positive pour les récepteurs à l’œstrogène et à la progestérone. Le bilan d’extension révélait des adénopathies métastatiques chez trois patients et des métastases pulmonaires et osseuses chez deux patients. Six patients ont bénéficié d’une intervention de Patey ; une chimiothérapie et/ou une radiothérapie adjuvante étaient nécessaires dans 4 cas. Le cancer du sein chez l’homme est une affection rare qui représente 0,5 à 1 % des cancers mammaires et 0,4 % à 1,2 % de tous les cancers masculins. L’apparition de signes cutanés constitue le principal motif de consultation. L’aspect clinique le plus fréquemment rapporté est celui d’une masse palpable indolore sous aréolaire. Dans notre série, il s’agissait plutôt d’une tumeur ulcéro-végétante infiltrée. Les autres signes cliniques révélateurs sont les modifications du mamelon et l’atteinte de la peau aréolaire et périaréolaire. Un grand polymorphisme clinique est largement décrit dans la littérature à l’origine d’un retard diagnostique et thérapeutique. L’envahissement tumoral cutané est plus fréquent et plus précoce chez l’homme que chez la femme en raison du faible volume de la glande mammaire. Il s’agit d’un élément de mauvais pronostic, associé à une fréquence plus él