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Un médicament photosensibilisant méconnu ?

La liste des médicaments connue pour leur potentiel photo-toxique ou photo-allergique est longue. Le cas rapporté ici est celui d’un patient ayant présenté une réaction photo-allergique à un antibiotique bien connu et très utilisé, mais non répertorié dans cette liste de photosensibilisants : l’amox...

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Published in:Annales de dermatologie et de vénéréologie 2017-12, Vol.144 (12), p.S151-S151
Main Authors: Chassain, K., Sarre, M.-E., Avenel-Audran, M.-J.
Format: Article
Language:fre
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Description
Summary:La liste des médicaments connue pour leur potentiel photo-toxique ou photo-allergique est longue. Le cas rapporté ici est celui d’un patient ayant présenté une réaction photo-allergique à un antibiotique bien connu et très utilisé, mais non répertorié dans cette liste de photosensibilisants : l’amoxicilline. Un homme de 71 ans présentait, 72h après le début d’un traitement par amoxicilline pour morsure de tique, un exanthème maculo-papuleux du visage et des membres supérieurs initialement sur les zones photo-exposées et progressivement étendu aux zones couvertes, d’évolution lentement favorable après dermocorticoïdes et arrêt du médicament. Le patient avait une histoire de photo-allergie à un gel de kétoprofène (KP) 10 ans plus tôt et d’eczéma de contact à un parfum 2 ans plus tôt. Deux biopsies trouvaient un même aspect en faveur d’une toxidermie (infiltrat inflammatoire lymphohistiocytaire périvasculaire dermique avec éosinophiles). Il y avait une hyperéosinophilie sanguine (1,19G/L) sans autres anomalie. L’exploration photo-allergologique a comporté : patch-tests (PT) avec batterie standard et batterie ajouts REVIDAL et PT et photopatch-tests (PPT) exposés à 5J/cm2 UVA avec l’amoxiciline (10 % pet), le gel de KP utilisé et ses composants, avec lectures immédiate, à 72h et 96h. Les PT étaient positifs pour baume du Pérou, mélange de parfums, alcool cinnamique et les PPT fortement positifs pour le gel de KP et le KP, de pertinence ancienne, profil confirmant l’histoire de photo-allergie au KP ainsi que pour un gel d’isothipendyl de pertinence douteuse. Le PT à l’amoxiciline était négatif à 48h et douteux à 72h alors que le PPT était positif (+ à 72h, ++ à 96h), de pertinence actuelle, expliquant l’histoire récente (Fig. 1 et 2). Ce tableau est bien celui d’une photo-allergie à l’amoxicilline. Il s’agit, à notre connaissance, du premier cas rapporté dans la littérature pour lequel l’amoxicilline a été imputé comme photosensibilisant. L’amoxicilline est bien connue pour provoquer des toxidermies et les PT sont alors fréquemment positifs. Il est possible ici que l’histoire de photo-allergie au KP ait favorisé une photoréactivité particulière chez ce patient qui était aussi photo-allergique à l’isothipendyl, comme cela a pu être constaté avec d’autres molécules sans parenté chimique avec le KP tels que l’octocrylène ou le fentichlor. Ce cas illustre l’intérêt de faire des PPT ciblés sur toutes prises médicamenteuses devant une éruption des zones photo-exposée
ISSN:0151-9638
DOI:10.1016/j.annder.2017.09.211