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Adénite de Fordyce vulvaire : une cohorte de 45 femmes
L’adénite sébacée vulvaire est une affection récemment individualisée (3 publications depuis 2011, rapportant 14 cas), caractérisée par des poussées récurrentes de papules et nodules douloureux des petites lèvres. Notre objectif principal était de mieux définir les caractéristiques cliniques de cett...
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Published in: | Annales de dermatologie et de vénéréologie 2020-12, Vol.147 (12), p.A323-A324 |
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Main Authors: | , , |
Format: | Article |
Language: | fre |
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Summary: | L’adénite sébacée vulvaire est une affection récemment individualisée (3 publications depuis 2011, rapportant 14 cas), caractérisée par des poussées récurrentes de papules et nodules douloureux des petites lèvres. Notre objectif principal était de mieux définir les caractéristiques cliniques de cette pathologie peu décrite. Les objectifs secondaires étaient d’en étudier les caractères histologiques et de collecter des données thérapeutiques.
Cette étude de cohorte rétrospective a été conduite à partir des dossiers et des photographies de patientes vues dans un cabinet de dermatologie spécialisé en pathologie vulvaire entre 2002 et 2018. Les données cliniques, anatomopathologiques et thérapeutiques des cas étaient analysées.
Un total de 45 femmes étaient incluses. L’âge médian au diagnostic était de 36 ans (min–max : 16–60), et le délai médian jusqu’au diagnostic de 6,5 ans (min–max : 0–35). Les lésions étaient des papules, pustules et nodules, responsables de douleur (n=34), pouvant évoluer vers la suppuration (n=22), et laisser des cicatrices atrophiques (n=10), souvent profondes en « pic à glace ». Elles étaient situées sur les petites lèvres (n=41), la face interne des grandes lèvres (n=19) ou le clitoris (n=1). Une acné concomitante, une hidradénite suppurée, une alopécie androgéno-génétique et un hirsutisme étaient observés chez respectivement 17, 3, 1 et 1 patientes. Les lésions de 4 patientes étaient biopsiées, montrant un infiltrat neutrophilique au sein des glandes de Fordyce, et parfois des follicules pilo-sébacés. La prise de cyclines ou de zinc avait une efficacité incomplète (réponse chez 10/12 et 8/13 patientes, respectivement). Quatre patientes avec une atteinte sévère résistant aux cyclines étaient traitées par isotrétinoïne avec une réponse complète.
L’adénite sébacée vulvaire est une pathologie cliniquement identifiable, responsable de lésions inflammatoires papuleuses, pustuleuses ou nodulaires récurrentes des petites lèvres et de la face interne des grandes lèvres. Ces lésions peuvent laisser des cicatrices en « pic à glace ». L’association à l’acné et à l’hidradénite suppurée suggère une parenté physiopathologique avec ces entités, Nous proposons le terme plus spécifique d’« adénite de Fordyce vulvaire », et une stratégie thérapeutique inspirée de celle de l’acné (à l’exclusion des traitements locaux trop irritants pour la vulve). Cette proposition demande à être validée par des études prospectives. |
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ISSN: | 0151-9638 |
DOI: | 10.1016/j.annder.2020.09.493 |