Klebsiella pneumoniae hypervirulente est une bactérie émergente responsable d’endophtalmie endogène en France : une étude de cohorte comparative

• Published in: Infectious diseases now (Online) 2021-08, Vol.51 (5), p.S3-S3
• Main Authors: Martellosio, J., Gastli, N., Farhat, R., Tazi, A., Duraffour, P., Canouï, E., Billoët, A., Poyart, C., Brézin, A., Legendre, P.
• Format: Article
• Language: fre
• ISSN: 2666-9919; 2666-9919
• DOI: 10.1016/j.idnow.2021.06.019

Klebsiella pneumoniae (KP) est le premier microorganisme responsable d’endophtalmie endogène (EE) en Asie. En Europe, seuls 4 cas d’EE à KP (EEKP) ont été décrits. Nous rapportons 8 cas d’EEKP au sein d’une cohorte d’EE. Il s’agit d’une étude rétrospective observationnelle monocentrique dans un CHU de France. Les cas d’EE entre 01/2014 et 01/2021 ont été identifiés en utilisant les données du PMSI, croisées avec la liste des patients ayant bénéficié de prélèvements microbiologiques intra-oculaires sur cette période. Les dossiers médicaux des patients ont été examinés par un ophtalmologue expert, seuls les cas d’EE ont été retenus. Les cas d’EEKP ont été analysés afin d’étudier les caractéristiques cliniques, microbiologiques et l’issue thérapeutique. Tous les isolats de KP ont été soumis au string test et à une PCR multiplex (génotypes capsulaires K1/K2 et gènes de virulence rmpA et iutA). Le phénotype hypervirulent (hvKP) était défini par la détection de rmpA et iuA. Les critères de jugement secondaires étaient la description de tous les cas d’EE, et l’analyse comparative des cas d’EEKP et d’EE due aux autres microorganismes (non-KPEE). Trente-trois cas d’EE ont été identifiés. KP était le premier agent causal (24 %, n=8), devant Candida albicans (15 %, n=5), Staphylococcus aureus (15%, n=5) et Streptococcus pneumoniae (9 %, n=3). Parmi les 8 cas d’EEKP, aucun n’avait voyagé en Asie, 7 sont survenus entre 12/2019 et 01/2021. Une souche hvKP avec string test positif a été identifiée chez 7/8 patients (K1-ST23 [n=5], K2-ST66 [n=1], K2-ST86 [n=1], toutes avec un phénotype de sensibilité sauvage. La documentation microbiologique était faite par: hémocultures (n=6), prélèvement d’un abcès hépatique (n=3), aspiration bronchique (n=1). Le traitement était une bithérapie associant Meropenem ou C3G, et une fluoroquinolone. Cinq patients ont reçu des injections intra-vitréennes de ceftazidime, aucun n’a eu de vitrectomie. Un patient est décédé de l’infection. Contrairement aux non-KPEE, les EEKP avaient de multiples foyers infectieux extra-oculaires (2,4 vs 1,1, p=0,006) : tous avaient des abcès hépatiques (vs 4 %, p