Rééducation sensitive : un nouvel outil dans la prise en charge des douleurs neuropathiques dans la SEP ?

• Published in: Revue neurologique 2019-04, Vol.175, p.S74-S75
• Main Authors: Guenot, Maëva, Donzé, Cécile, Hautecoeur, Patrick, Cattoir-Vue, Hélène, Massot, Caroline
• Format: Article
• Language: fre
• Subjects: Douleur neuropathique; Sensibilité; SEP
• ISSN: 0035-3787
• DOI: 10.1016/j.neurol.2019.01.210

Les douleurs neuropathiques (DN) sont présentes chez 27,5 % des patients SEP. La rééducation sensitive (RS) est une technique non médicamenteuse d’auto-rééducation efficace dans le traitement des douleurs neuropathiques. Nous avons suivi 3 patients atteints de SEP de forme rémittente récurrente présentant des DN (questionnaire DN4>4/10) invalidantes : 2 post zostériennes (territoire du V2 et hémi-ceinture thoracique) et 1 secondaire à une lésion médullaire thoracique. Mauvaise tolérance ou échec des traitements médicamenteux pour les DN. Le bilan de la sensibilité initial (évaluation de la superficie, de l’intensité, et de la typologie douloureuse) montrait une zone allodynique sévère et invalidante pour 2 patients, et 1 patient présentait des dysesthésies. EVA douleur moyenne à 7,4/10. Mise en place d’un autoprogramme de RS pluriquotidien avec stimulations tactiles, et modification des comportements de santé (éviction des stimuli sur la zone allodynique). Réévaluation mensuelle des territoires douloureux et adaptation des stimulations tactiles. Après 9 mois de rééducation, EVA douleur moyenne à 0,6/10, disparition des zones allodyniques, et des dysesthésies, amélioration de la qualité de vie. La RS est une technique basée sur la neuroplasticité du système somesthésique et la théorie du gate control. Cette rééducation s’intègre dans le quotidien du patient, rendant celui-ci acteur de sa prise en charge. La RS est complémentaire des thérapies médicamenteuses, et est peu coûteuse (moyen humain, matériel). Elle semble prometteuse pour le traitement des DN chez les patients SEP. L’intégration de la RS à l’arsenal thérapeutique pour la prise en charge des DN dans la SEP, réduirait le risque de chronicisation et leurs impacts sur la qualité de vie.