Fatigue et sclérose en plaques : étude d’une population tunisienne

• Published in: Revue neurologique 2023-04, Vol.179, p.S171-S172
• Main Authors: Gharsallah, Farah, Hajer, Derbali, Bedoui, Ines, Malek, Mansour, Jamel, Zaouali, Mrissa, Ridha
• Format: Article
• Language: fre
• Subjects: Fatigue; Invalidité; Sclérose en plaques
• ISSN: 0035-3787
• DOI: 10.1016/j.neurol.2023.01.709

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie inflammatoire et neurodégénérative du Système nerveux central (SNC). La fatigue, rapportée chez 70 % des patients, peut être très invalidante. Étudier la prévalence de la fatigue dans une cohorte tunisienne de patients suivis pour une SEP et déterminer les facteurs contributifs à l’apparition de ce symptôme. Étude rétrospective monocentrique menée au service de neurologie de l’hôpital militaire de Tunis sur une période de 14 ans [2007–2014]. Tous les patients suivis pour une SEP consentants ont été inclus. Les données épidémiologiques, cliniques et radiologiques ont été collectées et analysées. Tous les patients inclus ont répondu au Fatigue Severity Scale (FSS). Soixante patients étaient inclus. L’âge moyen était 37,38 [19–59]. La durée d’évolution moyenne était 7,7 ans [0,42–32 ans]. Le score EDSS moyen était 2,92 [0–8]. La moyenne des scores FSS calculés était à 4,67 [1–7]. La prévalence de la fatigue était estimée à 65 % (39 patients). Une corrélation du score FSS avec l’EDSS (p=0,007), la dépression (p=0,007), l’atrophie cérébrale (p=0,029) et la présence de troubles vésicosphinctériens (TVS) (p=0,026) était retrouvée. La fatigue est rapportée chez 70 % des patients suivis pour une SEP. Les observations dans la littérature sont controversées concernant le lien de la fatigue avec le degré du handicap physique et les caractéristiques radiologiques mais une forte corrélation a été retrouvée dans notre série. Nos résultats sont en concordance avec la littérature sur les facteurs contributifs à la fatigue : la dépression et les TVS. La fatigue est un symptôme fréquent et invalidant de la SEP. Sa détection et sa prise en charge doivent être systématiques afin d’améliorer la qualité de vie des patients.