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Nutrition artificielle précoce et devenir des patients de réanimation : une étude de cohorte prospective multicentrique

Les recommandations françaises et européennes suggèrent l’instauration d’une nutrition précoce dans les première 48heures d’admission en réanimation malgré un niveau de preuve considéré comme très faible dans une méta-analyse récente [1–3]. Le projet « FRench-speAking Icu Nutritional Survey » (FRANS...

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Published in:Nutrition clinique et métabolisme 2023-05, Vol.37 (2), p.e11-e11
Main Authors: Pardo, E., Lescot, T., Constantin, J.M., Bonnet, M.P.
Format: Article
Language:fre
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Description
Summary:Les recommandations françaises et européennes suggèrent l’instauration d’une nutrition précoce dans les première 48heures d’admission en réanimation malgré un niveau de preuve considéré comme très faible dans une méta-analyse récente [1–3]. Le projet « FRench-speAking Icu Nutritional Survey » (FRANS) est une cohorte prospective observationnelle multicentrique. Notre objectif était d’étudier l’association entre la mise en place d’une nutrition artificielle précoce en réanimation et le devenir des patients. L’étude FRANS a été conduite dans 26 réanimations en 2015. Les patients majeurs avec une durée de séjour prédite>3jours ont été inclus de manière consécutive et suivis durant 10jours. Les données sur le devenir des patients étaient également collectées à J28. Grâce à une analyse de régression logistique univariée, puis multivariée sur échantillon pondéré par score de propension, nous avons étudié séparément les associations entre nutrition précoce en réanimation (< 48heures) et la mortalité à J28. L’analyse multivariée était ajustée sur l’âge, le sexe, le motif d’admission, la catégorie d’IMC et le score SOFA à l’admission. Ces analyses ont été conduites globalement (Nutrition précoce oui/non), puis selon le type de nutrition administré (Aucun, entérale, parentérale précoce), et dans les sous-groupes d’intérêt. Durant 3 mois, 1206 patients ont été inclus. Une nutrition précoce a été administrée chez 718 patients (60 %), par voie entérale chez 504 patients (70 % des nourris) et parentérale chez 214 (30 %). Au cours des premières 48heures, la quantité médiane de calories et de protéines reçues était respectivement de 10 [5–19] kcal/kg et de 0,2 [0–0,7] g/kg. En analyse univariée, comparé aux patients sans nutrition précoce, ceux nourris précocement présentaient une augmentation significative de la mortalité à J28 (14,6 % vs 21,7 %, p=0,002). Dans l’échantillon pondéré, l’analyse par régression logistique multivariée retrouvait une association significative entre nutrition précoce et mortalité à J28 (OR 1,05, 1–1,1). Dans une analyse en sous-groupe, cette association semblait significativement plus forte chez les hommes, âgés de moins de 65 ans, ayant un motif d’admission médical, ayant un score SOFA à l’admission
ISSN:0985-0562
1768-3092
DOI:10.1016/j.nupar.2023.03.016