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Allergie » du visage à l’acétone : penser à la rosacée

Les dermatoses professionnelles sont un motif de consultation fréquent et concernent le plus souvent les mains. Voici un cas original de dermatose professionnelle faciale. Une femme de 43ans consultait pour hypersensibilité professionnelle à l’acétone. Son poste de travail consistait en la décoratio...

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Published in:Revue française d'allergologie (2009) 2016-04, Vol.56 (3), p.294-295
Main Authors: Plaquevent, M., Boulard, C., Kuntz, A., Tetart, F.
Format: Article
Language:fre
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Description
Summary:Les dermatoses professionnelles sont un motif de consultation fréquent et concernent le plus souvent les mains. Voici un cas original de dermatose professionnelle faciale. Une femme de 43ans consultait pour hypersensibilité professionnelle à l’acétone. Son poste de travail consistait en la décoration de flacons de parfum au moyen de « strass ». Elle était exposée aux vapeurs d’acétone et à des colles contenant formaldéhyde et durcisseurs. Les flacons étaient ensuite séchés dans un four à UV. Aucun antécédent, atopie personnelle ou familiale n’était relevé à l’interrogatoire. La patiente décrivait des bouffées de chaleur, des brûlures intenses du visage survenant à son poste de travail, des céphalées et une asthénie marquée. Après un arrêt de travail de deux mois, une récidive des symptômes, un nouvel arrêt d’un mois, plusieurs consultations médicales, une consultation multidisciplinaire « dermatoses professionnelles » était demandée. Une érythrocouperose des joues, un chemosis avec hyperhémie conjonctivale étaient notés à l’examen orientant vers une rosacée cutanée et oculaire. Les céphalées et l’asthénie étaient liées à l’exposition chronique aux vapeurs d’acétone et l’absence de système de ventilation satisfaisant. Il n’existait pas d’éléments évocateurs d’eczéma de contact. Des tests épicutanés comportant la batterie standard, les ajouts du GERDA, les caoutchoucs, les isocyanates et méthacrylates négatifs éliminaient une sensibilisation à ces substances. Un avis ophtalmologique confirmait la rosacée oculaire. Un traitement par métronidazole émulsion, limécycline per os et laser colorant pulsé améliorait rapidement les symptômes permettant la reprise du travail. Un réaménagement du poste du travail limitait l’exposition aux UV et des mesures de protection collective étaient envisagées pour diminuer les vapeurs d’acétone. Les UV sont des facteurs déclenchants connus de rosacée. Les vapeurs d’acétone, irritantes, pouvaient déclencher les signes fonctionnels de la rosacée. Une prise en charge dermatologique permettait le retour à l’emploi. Cette observation rappelle le diagnostic différentiel de rosacée et souligne l’intérêt des consultations multidisciplinaires.
ISSN:1877-0320
1877-0320
DOI:10.1016/j.reval.2016.02.102