Réactions anaphylactiques et anaphylactoïdes dans la base nationale de pharmacovigilance : sous le prisme du récepteur MRGPRX2

• Published in: Revue française d'allergologie (2009) 2024-04, Vol.64, p.103907, Article 103907
• Main Authors: Pellicer-Garcia, L., Vettoretti, L., Pecquet, P.E., Osmont, M.N., Cottin, J., Valnet-Rabier, M.B.
• Format: Article
• Language: fre
• ISSN: 1877-0320; 1877-0320
• DOI: 10.1016/j.reval.2024.103907

Le Mas-related G-protein-coupled receptor member X2 (MRGPRX2) est un récepteur principalement exprimé à la surface mastocytaire. L’Atracurium, le Dextrométhorphane (DM), la Vancomycine et la Morphine ont été décrits pour entraîner une dégranulation mastocytaire via l’activation de ce récepteur, à l’origine de réactions anaphylactoïdes ou « red man syndrome » (RMS), supposément sans risque vital. Cependant, les réactions IgE-dépendantes, potentiellement fatales peuvent survenir avec n’importe quel médicament. Nous avons analysé les profils, en France, des patients présentant soit une réaction anaphylactique soit une réaction anaphylactoïde ou un RMS, suite à l’administration d’au moins un médicament activant le MRGPRX2. Nous avons effectué une requête dans la base nationale de pharmacovigilance, des réactions codées dans la Standardised MedDRA Queries « Hypersensibilité », avec les médicaments suivants : curares, Morphine, DM, Pholcodine et Vancomycine. Les cas étaient inclus s’ils avaient été saisis entre le 1er janvier 2008 et le 23 novembre 2023 avec un Preferred Term (PT) « anaphylactoïde »/« anaphylactique », « choc »/« réaction » ou « red man syndrome ». Puis, les données ont été scindées en deux groupes : les cas de réactions allergiques (RA) et ceux d’histamino-libération non spécifiques (HLNS) dont les RMS. Sur les 13 571 cas répondants à la requête, 4183 ont été inclus avec un âge médian de 55ans (IQR 42–65) et 60 % de femmes. Étonnamment, 91 % étaient allergiques, parmi lesquels 61 % de femmes et 96 % de cas graves. Cinq patients ayant un antécédent de mastocytose étaient des RA graves. Les 13 cas impliquant le DM étaient des RA. Dans les HLNS, 57 % concernaient des femmes et 72 % étaient graves. Concernant les RMS, 54 % étaient des réactions graves. Le genre et la gravité des profils des RA et des HLNS semblent proches. Mais, les HLNS, supposément sans risque vital, sont étonnement des cas graves. Ceci pourrait être un biais de déclaration des cas les plus graves, plus fréquemment déclarés par les cliniciens ou un signal utile aux allergologues. L’exploration plus fine de ces données est en cours.