Photosensibilité médicamenteuse

• Published in: Revue française d'allergologie (2009) 2024-04, Vol.64, p.103980, Article 103980
• Main Authors: Mahjoubi, Y., Zaiem, A., Aouinti, I., Kaabi, W., Hamza, I., Lakhoua, G., Kastalli, S., El Aidli, S.
• Format: Article
• Language: fre
• ISSN: 1877-0320; 1877-0320
• DOI: 10.1016/j.reval.2024.103980

(contexte de la recherche) La photosensibilité médicamenteuse survient suite à l’association d’une prise médicamenteuse à une exposition aux ultraviolets [1]. Peu d’études ont étudié dans la population tunisienne, de phénotype méditerranéen, de telles réactions cutanées. Analyser les caractéristiques cliniques et épidémiologiques des cas de photosensibilité médicamenteuse et déterminer les médicaments les plus incriminés. Il s’agit d’une étude rétrospective qui a concerné toutes les notifications de photosensibilité médicamenteuse durant une période de 11 ans de janvier 2012 à décembre 2022. Nous avons colligé 130 cas. L’âge médian des patients était de 58 ans. Le sex-ratio F/H était de 1,95. Les médecins notificateurs étaient des dermatologues dans 50,8 % des cas, des généralistes dans 15,4 % des cas. Le diagnostic de photosensibilité a été posé par le médecin du centre de pharmacovigilance dans 51,5 % des cas et par le médecin traitant dans le reste des cas (48,5 %). Le délai d’apparition variait de 6heures à 20 ans. L’atteinte cutanée était localisée aux zones photo-exposées dans 95,7 % des cas. L’éruption était généralisée dans 4,3 % des cas. Les lésions étaient prurigineuses dans 45,4 % des cas. Un œdème a été associé dans 20 % des cas. Un seul cas de photo-onycholyse associé à la doxycycline a été noté. Les classes médicamenteuses les plus incriminées étaient les médicaments cardiovasculaires, les antibiotiques, et les anti-inflammatoires. Le mécanisme était la toxicité dans 85,4 % des cas et la photoallergie dans 14,6 % des cas. L’évolution était favorable dans 60,8 % des cas. La photosensibilité médicamenteuse demeure un effet indésirable nettement sous-estimé en raison de la difficulté de reconnaissance clinique et du défaut de documentation.