Les manifestations extra-digestives au cours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : étude de 76 patients

• Published in: La revue de medecine interne 2016-06, Vol.37, p.A148-A149
• Main Authors: Elloumi, H., Hmida, M. Ben, Hmida, S. Ben, Belkhamsa, A., Bouaziz, S., Cheikh, I.
• Format: Article
• Language: fre
• ISSN: 0248-8663; 1768-3122
• DOI: 10.1016/j.revmed.2016.04.121

Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) s’associent à des manifestations extra-digestives (MED) fréquentes et polymorphes dont les plus fréquentes sont ostéoarticulaires, cutanées, oculaires et hépatobiliaires. Elles doivent être recherchées de façon systématique au cours de la prise en charge de tout patient ayant une MICI. Le but de ce travail est d’étudier la prévalence des MED au cours des MICI ainsi que leurs particularités cliniques et évolutives. Étude rétrospective portant sur tous les patients atteints d’une MICI, hospitalisés au service de gastroentérologie de Bizerte sur une période de 6ans (2010–2015). Les MED ont été recherchées et étudiées chez tous les malades. Notre série comporte 77 patients [41 cas de rectocolite hémorragique (RCH) et 36 cas de maladie de Crohn (MC)]. Les patients étaient répartis en 38 hommes et 39 femmes. L’âge moyen était de 39ans (17–75ans). Les manifestations ostéoarticulaires (MOA) ont été retrouvées chez 28 malades (36,3 %), (19 MC, 9 RCH). Ces MOA étaient à type d’arthralgies inflammatoires périphériques (n=15), de rachialgies inflammatoires (n=6), de sacro-iléite (n=3), d’ostéporose (n=3) et ostéopénie (n=1). Les polyarthralgies et les sacroiléites étaient concomitantes à la poussée intestinale chez 20 patients. Le traitement était basé, en fonction de la sévérité de la poussée, sur une corticothérapie ou de la salazopyrine avec une évolution favorable. Les 3 malades ayant une ostéoporose ont été traités par des bisphosphonates. Les manifestations cutanéo-muqueuses ont été constatées chez 19 patients (24,6 %), (11MC et 8 RCH). Il s’agit d’érythème noueux (n=7), d’aphtose buccale (n=5), de pyoderma gangrénosum (n=4) et de lésions pustuleuses (n=3). Les cas d’érythème noueux et d’aphtose buccale ont été concomitants à la poussée intestinale. Leur évolution était favorable avec le traitement de la poussée. Les 4 patients ayant un pyoderma gangrénosum ont été traités par une corticothérapie avec des soins locaux. Les manifestations oculaires ont été retrouvées chez 6 patients (7,8 %), (3 MC et 3 RCH). Il s’agissait d’uvéite antérieure (n=5) et de conjonctivite (n=1). Ces manifestations étaient concomitantes à la poussée intestinale dans tous les cas. Ils ont été traités par corticothérapie avec évolution favorable. Les manifestations hépatobiliaires ont été retrouvées chez 3 malades (3,9 %), (1 MC et 2 RCH). Il s’agissait de stéatose hépatique (1 cas) et de cholangite sclérosant primitive (2 cas).