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Ce n’est pas le bon cheval

L’hippocratisme digital est un symptôme principalement connu comme étant une manifestation précoce de pathologies secondaires néoplasiques, notamment pulmonaires. Le bilan étiologique doit être complet afin de ne pas méconnaître une pathologie sous-jacente grave. L’existence du signe de Shamroth per...

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Published in:La revue de medecine interne 2019-12, Vol.40, p.A158-A159
Main Authors: Joos, M., Gasparini, S., Landron, C., Souchaud-Debouverie, O., Roblot, P., Martin, M.
Format: Article
Language:fre
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Description
Summary:L’hippocratisme digital est un symptôme principalement connu comme étant une manifestation précoce de pathologies secondaires néoplasiques, notamment pulmonaires. Le bilan étiologique doit être complet afin de ne pas méconnaître une pathologie sous-jacente grave. L’existence du signe de Shamroth permet d’affirmer l’hippocratisme digital. Il s’agit de la perte de l’espace losangique physiologique entre les dernières phalanges de deux doigts correspondants mis face à face. Nous rapportons le cas d’un patient de 47 ans présentant un hippocratisme digital depuis l’enfance hospitalisé pour iléite terminale à Campylobacter jejuni. La persistance des diarrhées après traitement fait évoquer une maladie inflammatoire chronique de l’intestin, rapportée comme une cause secondaire d’hippocratisme digitale. Les examens endoscopiques et biopsies digestives infirment ce diagnostic. On ne retrouve pas d’arguments en faveur d’un cancer pulmonaire à l’imagerie. Le bilan biologique montre une TSH, un bilan hépatique normal et l’absence de syndrome inflammatoire. Le bilan auto-immun revient négatif, hormis des ANCA positifs sans spécificité. Les sérologies VIH et syphilis sont négatives. On ne retrouve pas de notion de consanguinité, ni d’antécédents familiaux. Le patient est vu en consultation de médecine interne. Il décrit des arthralgies au niveau de genoux, des coudes et du rachis cervical ; ainsi que des chutes de cheveux et poils. À l’examen clinique, il présente des lésions croûteuses du vertex et frontales du cuir chevelu, ainsi qu’une mélanodermie. Les radiographies des os longs réalisées retrouvent des appositions périostées au niveau des tibias et fibulas. L’association de cet aspect radiologique et de l’hippocratisme digital fait évoquer, en l’absence de cause secondaire retrouvée, le diagnostic de pachydermopériostose. La pachydermopériostose doit être connue de l’interniste en tant que diagnostic différentiel des hippocratismes digitaux secondaires. Le diagnostic repose sur l’association d’un hippocratisme digital, d’un épaississement cutané (pachydermie), d’appositions périostées associées à des douleurs, d’une hyperhidrose palmaire, d’une polyarthrite, d’une dermite séborrhéique et d’un cutis versitis gyrata. Cette dernière anomalie est une hypertrophie et une hyperlaxité du cuir chevelu qui réalise des plis anormalement épais et profonds. Le tableau peut être complet, incomplet ou fruste. Lorsqu’il n’y a pas de pachydermie, il est dit incomplet, comme dans le
ISSN:0248-8663
1768-3122
DOI:10.1016/j.revmed.2019.10.229