Signes échographiques ostéoarticulaires de la maladie goutteuse dans une population avec hyperuricémie asymptomatique

• Published in: Revue du rhumatisme (Ed. française : 1993) 2022-12, Vol.89 (6), p.585-589
• Main Authors: Bengana, Bilal, Rezig, Aicha Ladjouze, Ayoub, Soraya, Raaf, Nabil Beratmane, Aimeur, Chaffa, Nebab, Abdelkader, Tafiani, Salima Lefkir
• Format: Article
• Language: fre
• Subjects: Double contour; Dépôts uratiques; Goutte; Hyperuricémie asymptomatique; Échographie
• ISSN: 1169-8330
• DOI: 10.1016/j.rhum.2022.09.015

L’hyperuricémie asymptomatique est définie comme une anomalie biologique caractérisée par une élévation du taux sanguin d’acide urique sans manifestations cliniques ; en revanche elle constitue parfois un facteur de risque non négligeable du développement de la maladie goutteuse. La découverte de dépôts uratiques dans une hyperuricémie suggère l’existence d’une goutte asymptomatique, ces derniers peuvent être facilement décelés par l’échographie ostéoarticulaire qui peut montrer des signes échographiques spécifiques de la pathologie goutteuse. L’objectif de l’étude est d’apprécier la prévalence des manifestations échographiques de la goutte dans une population avec hyperuricémie asymptomatique et de rechercher les facteurs de risque de dépôts uratiques. C’est une étude transversale descriptive sur une population avec hyperuricémie asymptomatique > 60 mg/l, ne recevant aucun traitement hypouricémiant. Une échographie ostéo-articulaire a été effectuée, à la recherche de signes de dépôts uratiques, au niveau des métacarpophalangiennes les métatarsophalangiennes, les genoux, les tendons achilléens, patellaires et quadricipitaux. Un total de 258 sujets a été retenu, 58 d’entre eux ont présenté des dépôts uratiques à l’échographie, le signe du double contour était la lésion élémentaire échographique la plus retrouvée, le plus souvent à la première métatarsophalangienne, suivi du double contour de la trochlée fémorale, puis le tophus de la métatarsophalangienne du gros orteil avec celui des tendons. Une différence significative a été observée entre les sujets atteints d’hyperuricémie asymptomatique, avec et sans dépôts uratiques, pour le sexe masculin (p = 0,02), le taux d’uricémie (p = 0,0004), l’indice de masse corporelle (p = 0,04) et la prise de diurétique (p-value = 0,04). Une analyse de régression logistique multivariée a démontré que l’uricémie, le sexe masculin, l’IMC et la prise de diurétiques chez les femmes augmentaient significativement le risque de dépôts uratiques chez les patients atteints d’hyperuricémie asymptomatique (OR, 1,71, p = 0,0007 ; OR, 2,11, p = 0,002 ; OR, 4,93, p = 0,04 ; OR, 8,69, p = 0,0004 respectivement). Les signes échographiques de maladie goutteuse concernent 1 sujet sur 5 dans une population avec hyperuricémie asymptomatique, avec un risque accru pour les hommes et les sujets avec un surpoids mais aussi chez les femmes qui prennent des diurétiques. Ces résultats ont le potentiel d’éclairer des recherches supplémentaires qui év