Les patients marocains discutent-ils avec leurs rhumatologues à propos du régime alimentaire comme partie de la prise en charge de leur RIC ?

• Published in: Revue du rhumatisme (Ed. française : 1993) 2022-12, Vol.89, p.A195-A195
• Main Authors: Berrichi, I., Taik, F.Z., Takhrifa, N., Haddani, F., Berrada, K., Abourazzak, F.Z.
• Format: Article
• Language: fre
• ISSN: 1169-8330
• DOI: 10.1016/j.rhum.2022.10.291

L’alimentation est une préoccupation fréquente des patients souffrant de rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC). Les sociétés savantes ont commencé à émettre des recommandations à ce propos invitant les professionnels de santé à inclure l’accompagnement nutritionnel dans la prise en charge globale du patient. Le but de notre étude est de savoir si les patients atteints de RIC discutent sur l’alimentation lors de leurs visites médicales et d’étudier l’association entre les croyances et les pratiques alimentaires rapportées par les patients et leur souhait d’en discuter. Il s’agit d’une enquête basée sur un questionnaire incluant tout patient suivi pour RIC au service de rhumatologie. Le questionnaire comporte 3 parties : 1) les données sociodémographiques, comorbidités et informations sur le RIC ; 2) croyances et attitudes des patients concernant l’alimentation en rapport avec leurs RIC ; 3) discussions sur l’alimentation au cours des visites médicales et l’intérêt des patients pour de telles discussions. À cette date, nous avons inclus 101 patients. La moyenne d’âge était 44,3±13,3,70,3 % étaient des femmes, 39,6 % avaient des comorbidités, 49,5 % analphabètes, 56,4 % PR et 43,6 % SPA. La durée médiane d’évolution était 7 ans [3 ; 14], 43,6 % étaient sous corticothérapie, 3 % utilisaient un biologique et 8,9 % ne recevaient aucun traitement. Au total, 22,8 % pensent que le régime alimentaire influence l’activité et/ou l’évolution du rhumatisme. Vingt-huit pour cent ont déclaré que les aliments avaient un effet sur leur RIC et 21,8 % ont des comportements d‘évitement vis avis de certains aliments, tandis que 8,9 % adoptent certains régimes pour soulager les symptômes. Au total, 22,8 % ont déjà eu des discussions sur le régime alimentaire avec leurs rhumatologues, alors que 89,1 % ont montré leurs intérêts pour de telles discussions. Pour ceux qui ne l’ont jamais fait, la principale raison était que le rhumatologue n’a jamais abordé le sujet. En analyse uni- et multivariée, seule l’expérience d’un aliment qui améliore les symptômes a été associée au fait de discuter le régime alimentaire (OR : 0,116 ; IC 95 % [0,021–0,628] ; p=0,012). Les discussions sur l’alimentation sont rapportées par une minorité des patients atteints de RIC et semblent dépendre essentiellement de leur expérience avec certains aliments améliorant leur symptomatologie. Il convient d’améliorer cette situation car les conseils nutritionnels doivent faire partie intégrante de la prise