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Colonists and “Demographic” Colonists. Family and Society in Italian Africa

Jusqu’aux années 1930, peu d’Italiens résidaient dans les colonies et il s’agissait essentiellement d’hommes célibataires ayant souvent fondé des foyers avec des femmes africaines (par exemple en Érythrée). Rares étaient les familles italiennes, du fait d’abord des conditions de vie aux colonies qui...

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Published in:Annales de démographie historique 2012-07, Vol.122 (2), p.205-231
Main Author: Podesta, Gian-Luca
Format: Article
Language:English
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Mussolini se souciait fortement de régler le problème du sex-ratio parmi les colons italiens de manière à éviter la promiscuité sexuelle entre les hommes italiens et les femmes africaines. En conséquence, le Duce ordonna aux colons de s’implanter avec leurs familles. Cette politique créa divers problèmes, du fait de l’absence de logements et de services collectifs. Il n’y a qu’en Érythrée que le nombre de femmes italiennes (environ 25 % des colons) permit la formation d’un nombre satisfaisant de familles. Dans le reste de l’Empire, la société italienne était essentiellement masculine. Une dernière catégorie de famille coloniale était constituée par les colons sélectionnés par le Parti fasciste afin de créer une « colonisation démographique » dans les territoires impériaux. Il s’agissait de familles venant des campagnes italiennes, choisies en fonction de critères tels que la taille du ménage, le sens du travail, la frugalité, la loyauté au fascisme, etc. Ces familles étaient envoyées dans des villages créés de toutes pièces pour l’occasion. Le nombre de personnes concernées atteignit environ 40 000 en Libye, et plusieurs milliers en Éthiopie, à Rhodes ou en Albanie. Chaque unité familiale recevait un lopin de terres à cultiver, et était censée rembourser l’État au bout d’un certain nombre d’années. Le schéma suivait celui adopté en Italie pendant la période de réforme foncière. Ce modèle de colonisation était très différent du modèle habituel : les familles paysannes vivaient dans des agglomérations, et n’entretenaient de liens qu’avec les autres colons ; les contacts avec la population africaine étaient réduits au minimum. Dans l’esprit de Mussolini, ces familles étaient non seulement en charge de la valorisation économique de l’Empire, mais encore devaient contribuer au rétablissement de la natalité italienne.</description><identifier>ISSN: 0066-2062</identifier><identifier>ISBN: 9782701164687</identifier><identifier>ISBN: 2701164680</identifier><identifier>EISSN: 1776-2774</identifier><identifier>DOI: 10.3917/adh.122.0205</identifier><language>eng</language><publisher>Belin</publisher><ispartof>Annales de démographie historique, 2012-07, Vol.122 (2), p.205-231</ispartof><lds50>peer_reviewed</lds50><oa>free_for_read</oa><woscitedreferencessubscribed>false</woscitedreferencessubscribed><cites>FETCH-LOGICAL-c1025-c69ce07f769ec283dcb3ebe57635acc39fb7d59abbe0a015d190c727061f647c3</cites></display><links><openurl>$$Topenurl_article</openurl><openurlfulltext>$$Topenurlfull_article</openurlfulltext><thumbnail>$$Tsyndetics_thumb_exl</thumbnail><link.rule.ids>314,780,784,27923,27924</link.rule.ids></links><search><creatorcontrib>Podesta, Gian-Luca</creatorcontrib><title>Colonists and “Demographic” Colonists. 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Mussolini se souciait fortement de régler le problème du sex-ratio parmi les colons italiens de manière à éviter la promiscuité sexuelle entre les hommes italiens et les femmes africaines. En conséquence, le Duce ordonna aux colons de s’implanter avec leurs familles. Cette politique créa divers problèmes, du fait de l’absence de logements et de services collectifs. Il n’y a qu’en Érythrée que le nombre de femmes italiennes (environ 25 % des colons) permit la formation d’un nombre satisfaisant de familles. Dans le reste de l’Empire, la société italienne était essentiellement masculine. Une dernière catégorie de famille coloniale était constituée par les colons sélectionnés par le Parti fasciste afin de créer une « colonisation démographique » dans les territoires impériaux. Il s’agissait de familles venant des campagnes italiennes, choisies en fonction de critères tels que la taille du ménage, le sens du travail, la frugalité, la loyauté au fascisme, etc. Ces familles étaient envoyées dans des villages créés de toutes pièces pour l’occasion. Le nombre de personnes concernées atteignit environ 40 000 en Libye, et plusieurs milliers en Éthiopie, à Rhodes ou en Albanie. Chaque unité familiale recevait un lopin de terres à cultiver, et était censée rembourser l’État au bout d’un certain nombre d’années. Le schéma suivait celui adopté en Italie pendant la période de réforme foncière. Ce modèle de colonisation était très différent du modèle habituel : les familles paysannes vivaient dans des agglomérations, et n’entretenaient de liens qu’avec les autres colons ; les contacts avec la population africaine étaient réduits au minimum. 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La grande majorité de ces nouveaux colons n’entretenaient aucune relation étroite avec la société africaine. Une nouvelle « Italie », outre-mer, se mettait en place. Mussolini se souciait fortement de régler le problème du sex-ratio parmi les colons italiens de manière à éviter la promiscuité sexuelle entre les hommes italiens et les femmes africaines. En conséquence, le Duce ordonna aux colons de s’implanter avec leurs familles. Cette politique créa divers problèmes, du fait de l’absence de logements et de services collectifs. Il n’y a qu’en Érythrée que le nombre de femmes italiennes (environ 25 % des colons) permit la formation d’un nombre satisfaisant de familles. Dans le reste de l’Empire, la société italienne était essentiellement masculine. Une dernière catégorie de famille coloniale était constituée par les colons sélectionnés par le Parti fasciste afin de créer une « colonisation démographique » dans les territoires impériaux. 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