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NUMÉNIUS A-T-IL COMMENTÉ LE PARMÉNIDE ?: PREMIÈRE PARTIE : L’ŒUVRE PARVENUE DE NUMÉNIUS ET LE PARMÉNIDE DE PLATON
Si Numénius, en platonicien de son temps, a utilisé le Timée et la République pour élaborer et étayer sa pensée métaphysique et cosmologique, il est devenu coutume de penser qu’il a également eu recours au Parménide dans sa description du premier principe. Il peut même paraître tentant d’identifier...
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Published in: | Revue de philosophie ancienne 2019, Vol.37 (1), p.101-152 |
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description | Si Numénius, en platonicien de son temps, a utilisé le Timée et la République pour élaborer et étayer sa pensée métaphysique et cosmologique, il est devenu coutume de penser qu’il a également eu recours au Parménide dans sa description du premier principe. Il peut même paraître tentant d’identifier chez lui ce principe à l’Un. L’examen attentif de son œuvre ne fournit cependant que peu d’indices en ce sens et convainc même qu’elle ne permet pas une telle interprétation. Malgré ces conclusions, l’hypothèse persiste pour des raisons qui tiennent principalement à l’histoire de la philosophie et aux recherches qu’elle suscite. Elle est en effet souvent reprise pour trois raisons, présentées comme corollaires : le statut propre à Numénius de platonicien pythagorisant, prédécesseur de Plotin ; les affinités réelles entre sa pensée et celle du Commentaire anonyme au Parménide ; les parallèles également entrevus entre ses formules et celles de la source supposée commune au Zostrien et au Contre Arius de Marius Victorinus, conçue quant à elle comme fort proche du Commentaire anonyme. Autrement dit, sont invoquées trois raisons nées moins de l’étude de l’œuvre de Numénius elle-même que de la recherche des sources d’autres textes en mal d’auteur et d’origines bien définies, recherche se fondant en partie sur les prétendus liens entre Numérius et ses « pairs » en pythagorisme.
L’étude proposée comporte trois parties indépendantes, examinant chacune de ces trois raisons avec les hypothèses qui lui sont associées. Après une esquisse des principaux tenants de la pensée de Numénius, cette première partie aborde les rapports parfois perçus et ceux encore perceptibles entre son œuvre et le Parménide. Elle montre que Numénius n’a visiblement pas utilisé le dialogue de Platon pour élaborer sa propre doctrine des deux premiers principes et a même pu adopter une relative distance à l’égard de l’Un de la première hypothèse, suivant en cela une injonction qu’il a pu penser percevoir chez Platon lui-même. Dès ce premier examen, il apparaît que l’œuvre parvenue de Numénius ne suggère pas de bouleverser la conception la plus courante de l’histoire du platonisme en faisant de Numénius le précurseur de Plotin dans l’interprétation métaphysique du Parménide. L’interrogation sur son rapport à ce dialogue fournit même a contrario les critères d’une interprétation réellement néoplatonicienne de la seconde partie de celui-ci. Un prolongement de cette étude montre toutefois que Numénius a p |
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L’étude proposée comporte trois parties indépendantes, examinant chacune de ces trois raisons avec les hypothèses qui lui sont associées. Après une esquisse des principaux tenants de la pensée de Numénius, cette première partie aborde les rapports parfois perçus et ceux encore perceptibles entre son œuvre et le Parménide. Elle montre que Numénius n’a visiblement pas utilisé le dialogue de Platon pour élaborer sa propre doctrine des deux premiers principes et a même pu adopter une relative distance à l’égard de l’Un de la première hypothèse, suivant en cela une injonction qu’il a pu penser percevoir chez Platon lui-même. Dès ce premier examen, il apparaît que l’œuvre parvenue de Numénius ne suggère pas de bouleverser la conception la plus courante de l’histoire du platonisme en faisant de Numénius le précurseur de Plotin dans l’interprétation métaphysique du Parménide. L’interrogation sur son rapport à ce dialogue fournit même a contrario les critères d’une interprétation réellement néoplatonicienne de la seconde partie de celui-ci. Un prolongement de cette étude montre toutefois que Numénius a pu inspirer Plotin dans son interprétation de certaines formules du Parménide historique lui-même.
If, as a Platonist of his time, Numenius used the Timaeus and the Politeia to elaborate and support his thoughts on Metaphysics and Cosmology, it is now usual to think that he also used the Parmenides in his description of the first principle. More precisely, it could be tempting to believe that by doing so he identified this first principle with the One. However, on close examination, his work gives but few clues to bear out such a possibility. In spite of these conclusions, the hypothesis subsists for reasons that depend essentially on the History of Philosophy and on the researches it produces. It is indeed often taken up again for three reasons, presented as corollaries : the status of Numenius himself as a Pythagorean Platonist, a predecessor of Plotinus ; the real affinities between his thought and the doctrine of The Anonymous Commentary on the Parmenides ; the parallels also seen between his phrases and those from the supposedly common source to the Zostrianus and the Against Arius by Marius Victorinus, a source seen as very close to the Anonymous Commentary. In other words, the three reasons put forward originate less in the study of Numenius’work itself than in the research on the sources of other texts whose authors and origins are not well defined, a research based partly on the links of this work with its supposed ≪ peers ≫ in Pythagoreanism.
This study is composed of three independent parts, each examining one of these three reasons with the hypotheses linked to it. After a sketch of the principal tenets of Numenius’ thought, this first part deals with the relations sometimes seen and the ones that are still perceptible between his work and the Parmenides. It shows that Numenius did not use Plato’s dialogue to elaborate his own doctrine about the first two principles and may even have kept some distance from the One of the first hypothesis, following an injunction he may have thought to perceive in Plato himself. From this first examination onward, it appears that the transmitted work of Numenius does not invite to modify the most common view on the History of Platonism by making Numenius the forerunner of Plotinus in the metaphysical interpretation of the Parmenides. A contrario, the questioning of his relation to this dialogue even gives some criteria for a real Neoplatonist interpretation of its second part. However, an extension of this study shows that Numenius could have inspired Plotinus in his interpretation of some phrases of the historical Parmenides himself.</description><identifier>ISSN: 0771-5420</identifier><identifier>DOI: 10.3917/rpha.371.0101</identifier><language>fre</language><publisher>EURORGAN s.p.r.l. - Éditions OUSIA</publisher><ispartof>Revue de philosophie ancienne, 2019, Vol.37 (1), p.101-152</ispartof><woscitedreferencessubscribed>false</woscitedreferencessubscribed></display><links><openurl>$$Topenurl_article</openurl><openurlfulltext>$$Topenurlfull_article</openurlfulltext><thumbnail>$$Tsyndetics_thumb_exl</thumbnail><linktopdf>$$Uhttps://www.jstor.org/stable/pdf/26731345$$EPDF$$P50$$Gjstor$$H</linktopdf><linktohtml>$$Uhttps://www.jstor.org/stable/26731345$$EHTML$$P50$$Gjstor$$H</linktohtml><link.rule.ids>314,776,780,4010,27900,27901,27902,58213,58446</link.rule.ids></links><search><creatorcontrib>Jourdan, Fabienne</creatorcontrib><title>NUMÉNIUS A-T-IL COMMENTÉ LE PARMÉNIDE ?: PREMIÈRE PARTIE : L’ŒUVRE PARVENUE DE NUMÉNIUS ET LE PARMÉNIDE DE PLATON</title><title>Revue de philosophie ancienne</title><description>Si Numénius, en platonicien de son temps, a utilisé le Timée et la République pour élaborer et étayer sa pensée métaphysique et cosmologique, il est devenu coutume de penser qu’il a également eu recours au Parménide dans sa description du premier principe. Il peut même paraître tentant d’identifier chez lui ce principe à l’Un. L’examen attentif de son œuvre ne fournit cependant que peu d’indices en ce sens et convainc même qu’elle ne permet pas une telle interprétation. Malgré ces conclusions, l’hypothèse persiste pour des raisons qui tiennent principalement à l’histoire de la philosophie et aux recherches qu’elle suscite. Elle est en effet souvent reprise pour trois raisons, présentées comme corollaires : le statut propre à Numénius de platonicien pythagorisant, prédécesseur de Plotin ; les affinités réelles entre sa pensée et celle du Commentaire anonyme au Parménide ; les parallèles également entrevus entre ses formules et celles de la source supposée commune au Zostrien et au Contre Arius de Marius Victorinus, conçue quant à elle comme fort proche du Commentaire anonyme. Autrement dit, sont invoquées trois raisons nées moins de l’étude de l’œuvre de Numénius elle-même que de la recherche des sources d’autres textes en mal d’auteur et d’origines bien définies, recherche se fondant en partie sur les prétendus liens entre Numérius et ses « pairs » en pythagorisme.
L’étude proposée comporte trois parties indépendantes, examinant chacune de ces trois raisons avec les hypothèses qui lui sont associées. Après une esquisse des principaux tenants de la pensée de Numénius, cette première partie aborde les rapports parfois perçus et ceux encore perceptibles entre son œuvre et le Parménide. Elle montre que Numénius n’a visiblement pas utilisé le dialogue de Platon pour élaborer sa propre doctrine des deux premiers principes et a même pu adopter une relative distance à l’égard de l’Un de la première hypothèse, suivant en cela une injonction qu’il a pu penser percevoir chez Platon lui-même. Dès ce premier examen, il apparaît que l’œuvre parvenue de Numénius ne suggère pas de bouleverser la conception la plus courante de l’histoire du platonisme en faisant de Numénius le précurseur de Plotin dans l’interprétation métaphysique du Parménide. L’interrogation sur son rapport à ce dialogue fournit même a contrario les critères d’une interprétation réellement néoplatonicienne de la seconde partie de celui-ci. Un prolongement de cette étude montre toutefois que Numénius a pu inspirer Plotin dans son interprétation de certaines formules du Parménide historique lui-même.
If, as a Platonist of his time, Numenius used the Timaeus and the Politeia to elaborate and support his thoughts on Metaphysics and Cosmology, it is now usual to think that he also used the Parmenides in his description of the first principle. More precisely, it could be tempting to believe that by doing so he identified this first principle with the One. However, on close examination, his work gives but few clues to bear out such a possibility. In spite of these conclusions, the hypothesis subsists for reasons that depend essentially on the History of Philosophy and on the researches it produces. It is indeed often taken up again for three reasons, presented as corollaries : the status of Numenius himself as a Pythagorean Platonist, a predecessor of Plotinus ; the real affinities between his thought and the doctrine of The Anonymous Commentary on the Parmenides ; the parallels also seen between his phrases and those from the supposedly common source to the Zostrianus and the Against Arius by Marius Victorinus, a source seen as very close to the Anonymous Commentary. In other words, the three reasons put forward originate less in the study of Numenius’work itself than in the research on the sources of other texts whose authors and origins are not well defined, a research based partly on the links of this work with its supposed ≪ peers ≫ in Pythagoreanism.
This study is composed of three independent parts, each examining one of these three reasons with the hypotheses linked to it. After a sketch of the principal tenets of Numenius’ thought, this first part deals with the relations sometimes seen and the ones that are still perceptible between his work and the Parmenides. It shows that Numenius did not use Plato’s dialogue to elaborate his own doctrine about the first two principles and may even have kept some distance from the One of the first hypothesis, following an injunction he may have thought to perceive in Plato himself. From this first examination onward, it appears that the transmitted work of Numenius does not invite to modify the most common view on the History of Platonism by making Numenius the forerunner of Plotinus in the metaphysical interpretation of the Parmenides. A contrario, the questioning of his relation to this dialogue even gives some criteria for a real Neoplatonist interpretation of its second part. However, an extension of this study shows that Numenius could have inspired Plotinus in his interpretation of some phrases of the historical Parmenides himself.</description><issn>0771-5420</issn><fulltext>true</fulltext><rsrctype>article</rsrctype><creationdate>2019</creationdate><recordtype>article</recordtype><recordid>eNo9z8FKw0AQxvE9KFhqjx6FnIWNM5ndbPYkIcZaSFLR5LxssglalJZsLz5Cn6svZmPF0xzmzwc_xm4QQtKo7sfduw1JYQgIeMFmoBRyKSK4YgvvNwCAUiit9IzdVU15PFSr5i1Iec1XRZCtyzKv6uMhKPLgJX39fT_mwcM1uxzsp-8Xf3fOmqe8zp55sV6usrTgHRLsuesdWCW1EI5k4lrh4g4oboUQ0EvhlAboEkIbtUPbkbSxjAedOCSr2h6R5oyfd7tx6_3YD2Y3fnzZ8dsgmMlnJp85-czkO_W3537j99vxP45iRUhC0g9WC0vw</recordid><startdate>2019</startdate><enddate>2019</enddate><creator>Jourdan, Fabienne</creator><general>EURORGAN s.p.r.l. - Éditions OUSIA</general><scope>AAYXX</scope><scope>CITATION</scope></search><sort><creationdate>2019</creationdate><title>NUMÉNIUS A-T-IL COMMENTÉ LE PARMÉNIDE ?</title><author>Jourdan, Fabienne</author></sort><facets><frbrtype>5</frbrtype><frbrgroupid>cdi_FETCH-LOGICAL-c130t-ded0a75944d358db4d6c036b4440e54d7900c831a2bfbc35a656f98d13a7be113</frbrgroupid><rsrctype>articles</rsrctype><prefilter>articles</prefilter><language>fre</language><creationdate>2019</creationdate><toplevel>online_resources</toplevel><creatorcontrib>Jourdan, Fabienne</creatorcontrib><collection>CrossRef</collection><jtitle>Revue de philosophie ancienne</jtitle></facets><delivery><delcategory>Remote Search Resource</delcategory><fulltext>fulltext</fulltext></delivery><addata><au>Jourdan, Fabienne</au><format>journal</format><genre>article</genre><ristype>JOUR</ristype><atitle>NUMÉNIUS A-T-IL COMMENTÉ LE PARMÉNIDE ?: PREMIÈRE PARTIE : L’ŒUVRE PARVENUE DE NUMÉNIUS ET LE PARMÉNIDE DE PLATON</atitle><jtitle>Revue de philosophie ancienne</jtitle><date>2019</date><risdate>2019</risdate><volume>37</volume><issue>1</issue><spage>101</spage><epage>152</epage><pages>101-152</pages><issn>0771-5420</issn><abstract>Si Numénius, en platonicien de son temps, a utilisé le Timée et la République pour élaborer et étayer sa pensée métaphysique et cosmologique, il est devenu coutume de penser qu’il a également eu recours au Parménide dans sa description du premier principe. Il peut même paraître tentant d’identifier chez lui ce principe à l’Un. L’examen attentif de son œuvre ne fournit cependant que peu d’indices en ce sens et convainc même qu’elle ne permet pas une telle interprétation. Malgré ces conclusions, l’hypothèse persiste pour des raisons qui tiennent principalement à l’histoire de la philosophie et aux recherches qu’elle suscite. Elle est en effet souvent reprise pour trois raisons, présentées comme corollaires : le statut propre à Numénius de platonicien pythagorisant, prédécesseur de Plotin ; les affinités réelles entre sa pensée et celle du Commentaire anonyme au Parménide ; les parallèles également entrevus entre ses formules et celles de la source supposée commune au Zostrien et au Contre Arius de Marius Victorinus, conçue quant à elle comme fort proche du Commentaire anonyme. Autrement dit, sont invoquées trois raisons nées moins de l’étude de l’œuvre de Numénius elle-même que de la recherche des sources d’autres textes en mal d’auteur et d’origines bien définies, recherche se fondant en partie sur les prétendus liens entre Numérius et ses « pairs » en pythagorisme.
L’étude proposée comporte trois parties indépendantes, examinant chacune de ces trois raisons avec les hypothèses qui lui sont associées. Après une esquisse des principaux tenants de la pensée de Numénius, cette première partie aborde les rapports parfois perçus et ceux encore perceptibles entre son œuvre et le Parménide. Elle montre que Numénius n’a visiblement pas utilisé le dialogue de Platon pour élaborer sa propre doctrine des deux premiers principes et a même pu adopter une relative distance à l’égard de l’Un de la première hypothèse, suivant en cela une injonction qu’il a pu penser percevoir chez Platon lui-même. Dès ce premier examen, il apparaît que l’œuvre parvenue de Numénius ne suggère pas de bouleverser la conception la plus courante de l’histoire du platonisme en faisant de Numénius le précurseur de Plotin dans l’interprétation métaphysique du Parménide. L’interrogation sur son rapport à ce dialogue fournit même a contrario les critères d’une interprétation réellement néoplatonicienne de la seconde partie de celui-ci. Un prolongement de cette étude montre toutefois que Numénius a pu inspirer Plotin dans son interprétation de certaines formules du Parménide historique lui-même.
If, as a Platonist of his time, Numenius used the Timaeus and the Politeia to elaborate and support his thoughts on Metaphysics and Cosmology, it is now usual to think that he also used the Parmenides in his description of the first principle. More precisely, it could be tempting to believe that by doing so he identified this first principle with the One. However, on close examination, his work gives but few clues to bear out such a possibility. In spite of these conclusions, the hypothesis subsists for reasons that depend essentially on the History of Philosophy and on the researches it produces. It is indeed often taken up again for three reasons, presented as corollaries : the status of Numenius himself as a Pythagorean Platonist, a predecessor of Plotinus ; the real affinities between his thought and the doctrine of The Anonymous Commentary on the Parmenides ; the parallels also seen between his phrases and those from the supposedly common source to the Zostrianus and the Against Arius by Marius Victorinus, a source seen as very close to the Anonymous Commentary. In other words, the three reasons put forward originate less in the study of Numenius’work itself than in the research on the sources of other texts whose authors and origins are not well defined, a research based partly on the links of this work with its supposed ≪ peers ≫ in Pythagoreanism.
This study is composed of three independent parts, each examining one of these three reasons with the hypotheses linked to it. After a sketch of the principal tenets of Numenius’ thought, this first part deals with the relations sometimes seen and the ones that are still perceptible between his work and the Parmenides. It shows that Numenius did not use Plato’s dialogue to elaborate his own doctrine about the first two principles and may even have kept some distance from the One of the first hypothesis, following an injunction he may have thought to perceive in Plato himself. From this first examination onward, it appears that the transmitted work of Numenius does not invite to modify the most common view on the History of Platonism by making Numenius the forerunner of Plotinus in the metaphysical interpretation of the Parmenides. A contrario, the questioning of his relation to this dialogue even gives some criteria for a real Neoplatonist interpretation of its second part. However, an extension of this study shows that Numenius could have inspired Plotinus in his interpretation of some phrases of the historical Parmenides himself.</abstract><pub>EURORGAN s.p.r.l. - Éditions OUSIA</pub><doi>10.3917/rpha.371.0101</doi><tpages>52</tpages></addata></record> |
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