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La lectrice-spectatrice d’Autant en emporte le vent face à l’érotisation de la violence

Fréquemment prise comme exemple de l’érotisation du viol par le discours féministe, Autant en emporte le vent est en même temps une œuvre emblématique du plaisir d’immersion qu’elle procure à ses lectrices-spectatrices par identification du personnage de Scarlett O’Hara. À partir d’un corpus de disc...

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Bibliographic Details
Published in:Relief : revue electronique de littérature française 2023-12, Vol.17 (2), p.170-189
Main Author: Grand d'Esnon, Anne
Format: Article
Language:fre
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Description
Summary:Fréquemment prise comme exemple de l’érotisation du viol par le discours féministe, Autant en emporte le vent est en même temps une œuvre emblématique du plaisir d’immersion qu’elle procure à ses lectrices-spectatrices par identification du personnage de Scarlett O’Hara. À partir d’un corpus de discours de réception, l’article montre que l’interprétation d’un viol dans la célèbre scène où Rhett emporte de force Scarlett dans sa chambre entre en conflit avec une lecture d’identification à l’expérience subjective de Scarlett qui en tire des affects érotiques. Ces lectrices-spectatrices, parce qu’elles sont des femmes, voient de surcroît leur appréhension du viol particulièrement scrutée, et parfois stigmatisée. La lecture critique des féministes comme la réception érotisante de la scène engagent pourtant toutes deux la relation entre la fiction et le monde réel des lectrices-spectatrices, ce qui explique que l’interprétation littérale du contenu narratif de la scène – est-ce ou non un viol ? – soit décisive.
ISSN:1873-5045
1873-5045
DOI:10.51777/relief18430