La Réformation des clercs: Ancienne Confédération helvétique, 1525-1535

• Published in: Revue d'histoire du protestantisme 2018, Vol.3 (1), p.9-30
• Main Authors: Aberle, Marc, Flückiger, Fabrice, Christin, Olivier
• Format: Article
• Language: English
• Subjects: History; Humanities and Social Sciences
• ISSN: 2297-6167; 2624-8379

Around the 1530s, numerous clerics faced the difficult choice either to mobilize themselves for the Reformation, or to work to oppose its principles. This article investigates the situation in the Old Swiss Confederacy, where priests, monks, and preachers who had embraced the new faith had to contend with magistrates who saw themselves as the guarantors of salvation, and to convince the communes where the choice of religion was decided on in a referendum. By considering the specific political contexts, the social conditions of the clerics’ engagement, and the increasingly important place knowledge of the Word of God took on –over ordination– for a legitimated gospel proclamation, this article will demonstrate that it was not by their own virtue that the Reformed doctrines managed to impose themselves, but by the efforts of men capable, by reason of their social properties and position, of carrying these ideas. This approach opens up a perspective on the logic behind the choices that were at once individual and reflective of collective aspirations, and to understand the role of professional habits and the local balance of power in the specific context of the Old Swiss Confederacy. Au tournant des années 1530, nombre de clercs se retrouvent devant un choix difficile : s’engager pour la Réforme ou en combattre les principes. Cet article s’intéresse au cas helvétique, où prêtres, moines et prédicateurs qui embrassent la nouvelle foi doivent composer avec des magistrats qui se pensent comme garants du salut, mais aussi convaincre des communes où le choix de religion ferait l’objet d’un vote. Inscription dans des contextes politiques précis, conditions sociales de l’engagement des clercs, importance prise par la connaissance de la Parole de Dieu au détriment de l’ordination pour être autorisé à parler du salut sont ici abordées pour montrer que les doctrines réformées ne s’imposèrent pas d’elles-mêmes, comme par leur vertu propre, mais parce que des hommes capables de porter ces idées en raison de leurs propriétés et de leur position sociales relevèrent le défi. Cette approche permet de saisir la logique de choix qui sont à la fois individuels et portés par des aspirations collectives, et de comprendre le rôle des habitus professionnels et des rapports de force locaux pour la Réforme dans le contexte particulier de l’Ancienne Confédération helvétique.