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La redescription de l'anthropologie selon Marilyn Strathern

Cet article se penche sur la vision de la description anthropologique comme redescription élaborée par Marilyn Strathern. Il éclaire non seulement la façon dont les relations animent l'anthropologie de Strathern, mais aussi la façon dont celle-ci redécrit la discipline elle-même. En effet, la r...

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Published in:Homme 2016-04 (218), p.117-149
Main Authors: Lebner, Ashley, Dorval, Arianne
Format: Article
Language:fre
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Description
Summary:Cet article se penche sur la vision de la description anthropologique comme redescription élaborée par Marilyn Strathern. Il éclaire non seulement la façon dont les relations animent l'anthropologie de Strathern, mais aussi la façon dont celle-ci redécrit la discipline elle-même. En effet, la redescription n'est pas un « concept » qui nous permet de « comparer » des « sociétés ». Il s'agit plutôt d'une « relation », désignée comme telle parce qu'elle a besoin des autres pour fonctionner, et qui permet par conséquent d'envisager les connexions/distinctions interpersonnelles et conceptuelles sous un jour nouveau. L'article examine la série de relations qui composent la redescription selon Strathern — depuis le décentrement et l'analogie jusqu'aux relations et à la politique —, soulignant d'emblée l'importance du décentrement qu'elle opère de deux termes clés en anthropologie : la société et l'individu. C'est de ce décentrement qu'émerge la créativité intellectuelle de Strathern : d'une réflexion sur la socialité et la dividualité à la critique de la comparaison classique; du déploiement de la raison analogique à son travail d'écriture en tant qu'auteur-cyborg; et du développement d'un nouveau genre anthropologique à la reconceptualisation de la politique anthropologique comme redescription des relations. En allant au cœur même de la pratique anthropologique élaborée par Strathern, en montrant comment chacune de ses analyses est reliée aux autres, cet article vise à initier un nouveau dialogue avec son œuvre. Si le style ethnographique de Strathern demeure un défi, éclairer la cohérence encore peu explorée de son projet redescriptif s'avère en effet une excellente façon d'entamer de nouvelles discussions. This paper elaborates on Strathern's view of anthropological description as redescription. As such, it not only makes visible how relations animate Strathern's anthropology, but captures how Strathern redescribes anthropology in turn. Indeed, redescription is not a « concept » that will help us « compare » « societies ». Rather it is a relation, so-called because it requires others to operate, and thus helps us see interpersonal and conceptual connections/distinctions anew. The paper explores the series of relations that comprise Strathern's redescription – from displacement and analogy to relations and politics – first emphasizing the importance of Strathern's displacement of two key anthropological terms, that of society and the individual. From that displ
ISSN:0439-4216