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Survivre et écrire
En exploitant un thème tabou pendant la dictature communiste – la déportation des Allemands, dès 1945, dans les camps soviétiques – La bascule du souffle est une démonstration poétique d'une force rare. Conçu comme un livre écrit « à deux mains », en collaboration avec le poète Oskar Pastior, d...
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Published in: | Orbis litterarum 2014-08, Vol.69 (4), p.313-337 |
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Main Author: | |
Format: | Article |
Language: | eng ; fre |
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Summary: | En exploitant un thème tabou pendant la dictature communiste – la déportation des Allemands, dès 1945, dans les camps soviétiques – La bascule du souffle est une démonstration poétique d'une force rare. Conçu comme un livre écrit « à deux mains », en collaboration avec le poète Oskar Pastior, dont l'expérience concentrationnaire inspire l'histoire du protagoniste, le roman porte les empreintes stylistiques des deux auteurs, bien que, suite à la mort du poète, le projet initial n'ait pas pu être finalisé. Critiqué pour la prétendue illégitimité de la reconstitution – à la première personne – d'une histoire qui n'aurait pas affaire à l'expérience personnelle de la romancière, tout comme pour son style « artificiel », jugé inadéquat au sujet traité, le roman superpose deux fictions identitaires, en ayant un enjeu cathartique par rapport à l'expérience traumatique de Herta Müller (fille d'une ancienne déportée) et un autre éthique, en tant qu'hommage rendu à Pastior et à toutes les victimes de l'enfer concentrationnaire. Construit comme une fiction « allo‐autobiographique », dans l'absence, donc, de l'appropriation (impossible) du « pacte autobiographique », le roman garantit l'authenticité de l'évocation justement par la « présentification » poématique d'une expérience « indicible », doublée de celle de l'écriture en tant que modalité de survivance. |
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ISSN: | 0105-7510 1600-0730 |
DOI: | 10.1111/oli.12041 |