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Morphologie du quotidien, souffrance sociale et parcours individuels au Cameroun: la mort de Monique Koumatekel, un problème social ?

Le présent article part de “l’affaire Koumatekel” pour établir un lien entre les parcours individuels et la violence sociale à travers une réflexion critique sur la quotidienneté au Cameroun. Ce drame renvoie à la mort de Monique Koumatekel, une jeune femme enceinte qui meurt dans l’enceinte de l’hô...

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Published in:African sociological review 2018-01, Vol.22 (1), p.54-80
Main Authors: Azétsop, Jacquineau, Tchawa, Christophe, Essomba, Sylvestre Omgba
Format: Article
Language:fre
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Description
Summary:Le présent article part de “l’affaire Koumatekel” pour établir un lien entre les parcours individuels et la violence sociale à travers une réflexion critique sur la quotidienneté au Cameroun. Ce drame renvoie à la mort de Monique Koumatekel, une jeune femme enceinte qui meurt dans l’enceinte de l’hôpital Laquintinie de la ville de Douala devant un personnel médical indifférent. Pour sauver les deux foetus qu’elle portait, sa nièce effectue une chirurgie postpartum en plein air. Une image qui fera le tour de la toile et les choux gras de la presse tant locale qu’internationale. Au-delà du buzz qu’elle a provoqué et la mobilisation politique et sociale qu’elle a suscitée, cette mort s’est révélée comme un moment de vérité pour le peuple camerounais. Car la trajectoire thérapeutique et sociale de Monique retrace le parcours d’un quotidien informé, au niveau individuel par les logiques de la survie et au niveau social par celles de l’exclusion socioéconomique. La souffrance sociale, qui détermine les parcours individuels, est le produit de la violence structurelle. Le dysfonctionnement du système de santé camerounais, devant lequel Koumatekel a buté, n’est rien qu’autre que le reflet du dysfonctionnement de l’ensemble du système social. This paper starts with the “Koumatekel drama” and establishes a link between individual trajectories and social suffering through a critical reflection on everyday life in Cameroon. This drama refers to the personal experience of a young pregnant woman, Monique Koumatekel, who dies within the compound of a referral hospital in Douala in front of an indifferent medical staff. The niece of the deceased, in a desperate attempt to save the two fetuses, disembowels her. The image of Monica’s death body circumnavigated the web and the local and international press. This drama turned out to be a moment of truth for the entire Cameroonian society through the political and social mobilization it sparked. Beyond the buzz it provoked, this drama uncovers a deeper which is about how the therapeutic and social trajectory of Monique retraces the daily path of ordinary citizen; a path informed, at the individual level by survivals logics and, at the social level, by those of the socio-political exclusion. Social suffering, that frames individual trajectories, is the product of structural violence. Hence, the malfunctioning of the Cameroonian health system, that failed Koumatekel, is nothing other than the reflection of the dysfunction of the
ISSN:1027-4332