Faire société. Société civile et espaces francophones

• Published in: Canadian ethnic studies 2008-09, Vol.40 (3), p.203
• Main Author: Léger, Rémi
• Format: Article
• Language: fre
• Subjects: French as an international language; Intention
• ISSN: 0008-3496; 1913-8253

Faire société marque un aboutissement dans la pensée de Thériault puisqu'il soutient avoir identifié le fil - « la constante » (8) - qui relie les revendications identitaires contemporaines des communautés francophones et acathennes les unes avec les autres, ainsi qu'avec les revendications identitaires historiques des francophones d'Amérique. Ce fil, argue-t-il, c'est l'intention de faire société autrement sur le continent anglo-américain. Le désir de faire société, c'est le désir de façonner sa propre histoire, et non de subir une historicité qui n'est pas la sienne. Ainsi, le désir de faire société c'est un désir national qui engage un besoin d'autonomie institutionnelle. Étant donné ces immenses pressions, l'auteur pense que l'avenir de l'intention de faire société réside dans la capacité de la francophonie canathenne à assumer son histoire, à en faire une expérience d'historicité. Dit autrement, plus que jamais, la francophonie minoritaire doit assumer sa mémoire nationale, ce vieux rêve de faire société en français en Amérique du Nord. Alors qu'il a loin d'avoir tort, la voie que prescrit Thériault est bien étonnante et risque de faire sourciller : « les communautés minoritaires hors Québec n'auront de chances de réintégrer une culture « civilisationnelle » qu'en autant qu'elles puissent se réarrimer à la société québécoise » (254), ou encore « pour maintenir l'ambition d'être une culture nationale, les francophones hors Québec doivent accepter, quelque part, d'être des Québécois... d'outrefrontières » (173).