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Le Libre Arbitre: Car ceci est mon corps
Dans une ville de la Ruhr, Theo, violeur récidiviste, est libéré après neuf années de détention psychiatrique, mais cette liberté juridique, dont les exigences d'insertion sociale l'exposent au commerce des autres, devient pour lui un fardeau et une prison intérieure, face à la menace cons...
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Published in: | Positif (Paris : 1952) 2008-02 (564), p.16 |
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Format: | Magazinearticle |
Language: | fre |
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Summary: | Dans une ville de la Ruhr, Theo, violeur récidiviste, est libéré après neuf années de détention psychiatrique, mais cette liberté juridique, dont les exigences d'insertion sociale l'exposent au commerce des autres, devient pour lui un fardeau et une prison intérieure, face à la menace constante de lui-même, au risque de redevenir ce qu'il était et dont il ignore désormais s'il l'est encore. Une telle souche narrative, qui pourrait soutenir un puzzle théorique sur la faute et son imputabilité morale, ou un simple suspense pulsionnel, ouvre en réalité le film de Matthias Glasner (Ours d'argent à Berlin en 2006) sur autre chose : sa force initiale est de procéder à l'ellipse totale de la détention, ce qui procure à l'existence de Theo une apparence de commencement et de genèse, mais la recouvre en même temps d'une ombre d'histoire biffée qui retient le passé et enchaîne le futur. Jürgen Vogel Ainsi expurgée de ses gestes, la violence qui définit judiciairement et socialement Theo résonne hors de lui, et la menace hante tout l'espace du monde : extérieurs blafards, désertion affective des rapports humains réduits à la seule logique de l'engagement ou du contrat, anonymat de la foule puis singularité menaçante de chaque situation, tout le lexique de la paranoïa sert ici à dilater le plan, à le relancer hors de toute lisière sûre et à prolonger chaque image dans une inquiétude indéfinie. |
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ISSN: | 0048-4911 |