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Ces malades qui ne veulent pas guérir. À propos de la réaction thérapeutique négative en psychanalyse
Dans un article de 1923, Freud attire l’attention sur le cas curieux de certains patients qui refusent, consciemment ou non, d’améliorer leurs symptômes et qui préfèrent conserver leurs symptômes et leur souffrance plutôt que s’en débarrasser. Il a donné à ce processus le nom de « réaction thérapeut...
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Published in: | Annales médico psychologiques 2015-10, Vol.173 (8), p.699-703 |
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Format: | Article |
Language: | fre |
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Summary: | Dans un article de 1923, Freud attire l’attention sur le cas curieux de certains patients qui refusent, consciemment ou non, d’améliorer leurs symptômes et qui préfèrent conserver leurs symptômes et leur souffrance plutôt que s’en débarrasser. Il a donné à ce processus le nom de « réaction thérapeutique négative », qu’il différencie nettement des résistances qui sont analysées au cours du processus analytique et de ce fait concourent à la guérison. Il a cherché à déceler les causes de cette attitude paradoxale, qui va à l’encontre de tous les buts de la psychanalyse. Cet exposé se propose de rappeler les causes de ce curieux processus en montrant qu’elles débordent largement la psychanalyse pour se retrouver dans des domaines aussi différents que la médecine générale, la psychiatrie et même la littérature. On en trouve, en effet, un exemple saisissant dans le roman de Dostoïevski, Crime et châtiment. Parmi les causes les plus fréquentes de la « réaction thérapeutique négative », on trouve le masochisme moral, qui mêle sexualité et souffrance, la compulsion de répétition, détectée par Freud chez certains névrosés qui ont tendance à répéter indéfiniment leur symptôme, la pulsion de mort, qui n’est que l’envers mortifère de la pulsion érotique et, in fine, le dispositif analytique lui-même, qui dans certains cas, comme l’a montré André Green dans son livre sur Le travail du négatif, peut favoriser la survenue « d’une analyse interminable ».
In an article of 1923, Freud emphasizes the strange behaviour of some patients, who refuse to be healed seeming to prefer keeping their sickness than recover their former health. Freud called that bizarre occurrence, “the negative therapeutic reaction”. He radically differentiates it from the various forms of “resistance”, which, after being analysed, leads to a curative process. Freud finds three main reasons to “that negative therapeutic reaction”: “Moral masochism”, which is a mixture of sexuality and suffering, “compulsive repetition”, which is the tendency for neurotic patients to repeat their symptoms indefinitely, “death compulsion”, which is the wrong side of eroticism. Besides that, such patients may be found in other fields than psychoanalysis: In the medical field, for example, where some patients prefer remaining sick, because their disease gives a meaning to their lives, in psychiatry, where certain persons avoid being confronted to the reality and even in literature, where some characters prefer being jailed |
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ISSN: | 0003-4487 1769-6631 |
DOI: | 10.1016/j.amp.2015.07.021 |