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Néoplasies vulvaires intra-épithéliales HPV-dépendantes associées au lichen scléreux : étude descriptive
Il existe deux types de néoplasies vulvaires intra-épithéliales (VIN). La VIN classique (VINc) est induite par le papillomavirus humain (HPV) et se caractérise histologiquement par une surexpression de p16. La VIN différenciée (VINd) survient essentiellement sur un lichen scléreux vulvaire (LSV). Cl...
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Published in: | Annales de dermatologie et de vénéréologie 2019-12, Vol.146 (12), p.A87-A87 |
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Format: | Article |
Language: | fre |
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Summary: | Il existe deux types de néoplasies vulvaires intra-épithéliales (VIN). La VIN classique (VINc) est induite par le papillomavirus humain (HPV) et se caractérise histologiquement par une surexpression de p16. La VIN différenciée (VINd) survient essentiellement sur un lichen scléreux vulvaire (LSV). Classiquement, ces deux voies de cancérogénèse se développent indépendamment l’une de l’autre, mais, en pratique courante, des cas de VINc peuvent survenir sur LSV. L’objectif de ce travail était de décrire l’association entre le LSV et les VINc.
Cette étude rétrospective a porté sur les cas de VIN suivis en consultation multidisciplinaire de pathologie vulvaire du CHU de Lille, entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2018.
Cent six patientes étaient atteintes de VIN, dont 78 VINc (73,6 %) et 28 VINd (26,4 %). Quarante patientes sur les 106 présentaient un LSV. Parmi les patientes atteintes de VINc, douze (15,4 %) étaient atteintes également d’un LSV. Ces douze patientes représentaient 30 % des VIN compliquant un LSV et 11,3 % de toutes les VIN. Leur âge médian au diagnostic était de 72 ans (58–77) et la moitié d’entre elles était traitée par dermocorticoïdes pour le LSV. Toutes les VINc sur LSV présentaient une immunoréactivité pour l’anticorps anti-p16, témoin de l’infection HPV (Figure 1). Les présentations cliniques les plus fréquentes de ces 12 patientes étaient des macules érythémateuses ou une leucoplasie (Figure 2). Ces lésions étaient unifocales ou multifocales et étaient localisées en majorité sur les petites lèvres (50 %). Deux de ces patientes (16,7 %) présentaient un carcinome épidermoïde invasif de manière concomitante.
L’infection à HPV pourrait être favorisée par les dermocorticoïdes utilisés pour traiter le LSV. Cette hypothèse n’explique cependant pas toutes les infections car, pour moitié, nos patientes n’étaient pas traitées pour leur LSV avant le diagnostic de VINc. Il ne nous semble d’ailleurs pas judicieux de ne pas utiliser les dermocorticoïdes pour traiter le LSV, car même s’ils peuvent favoriser l’apparition de VINc, ils permettent de réduire la morbidité à long terme du LSV et peuvent éviter le risque de développement de CE invasifs HPV-négatifs.
Les VINc survenant sur LSV ne sont pas rares, bien que l’association LSV et VINd ait la réputation d’être la plus classique. Des études prospectives permettraient de comprendre les mécanismes de cette association jusqu’alors peu rapportée. |
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ISSN: | 0151-9638 |
DOI: | 10.1016/j.annder.2019.09.081 |