Les phobies scolaires à l’adolescence

• Published in: Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence 2010-06, Vol.58 (4), p.256-262
• Main Authors: Lamotte, F., Doncker, E., Goëb, J.-L.
• Format: Article
• Language: fre
• Subjects: Adolescence; Etude clinique de l'adulte et de l'adolescent; Pensée; Phobie; Phobie scolaire; Psychologie. Psychanalyse. Psychiatrie; Psychopathologie. Psychiatrie; Refus anxieux de l’école; School phobia; School refusal; Sciences biologiques et medicales; Sciences medicales; Troubles anxieux. Névroses
• ISSN: 0222-9617; 1769-6615
• DOI: 10.1016/j.neurenf.2009.10.004

Le refus anxieux de l’école, ou phobie scolaire, témoigne généralement d’une entrave au processus psychique de l’adolescence, dont la confrontation à l’institution scolaire est le révélateur. Ce concept a été l’objet de nombreuses controverses mais il semble qu’aujourd’hui les contours cliniques se soient affinés. Cependant, si actuellement le paradigme de l’anxiété de séparation semble communément admis pour expliquer la psychopathologie du refus anxieux de l’école de la petite enfance, ce modèle paraît insuffisant à l’adolescence. En effet, face à l’émergence pubertaire, la précarité du fonctionnement mental de certains adolescents les conduit à un véritable autosabottage de leur capacité de pensée qui se présente alors sous le masque d’une phobie scolaire. Cette incapacité à réorganiser leur monde interne nous conduit à discuter l’existence d’une organisation prénévrotique, dont le pronostic péjoratif impose une prise en charge spécialisée et partenariale. Anxious school refusal, or school phobia, usually relates to a barrier in the mental process during adolescence, the revealing factor of which is the confrontation with educational institutions. This concept has been the subject of much controversy, although it appears today that the clinical outlines have been refined. Nevertheless, if the paradigm of separation anxiety appears commonly acknowledged in explaining the psychopathology of anxious school refusal in early childhood, this model appears insufficient during adolescence. Indeed, faced with the emergence of puberty, the precariousness of the mental functioning of some adolescents induces a self-sabotage of their capacity to think, hence exhibited under the mask of school phobia. This incapacity to reorganise their internal mode has led us to question the existence of a pre-neurotic organisation, the negative prognosis of which requires specialised and collegial management.