Liens entre les dysfonctionnements exécutifs et la théorie de l’esprit dans le syndrome de Down : étude comparative et clinique auprès d’enfants tunisiens âgés de 12 à 14 ans

• Published in: Revue neurologique 2023-04, Vol.179, p.S65-S65
• Main Authors: Salhi, Imène Soumaya, Jalloul, Amal, Souissi, Imen, Souissi, Wided, Bouziri, Chahnez Farah, Le Gall, Didier, Bellaj, Tarak
• Format: Article
• Language: fre
• Subjects: Fonctions exécutives; Syndrome de Down; Théorie de l’Esprit
• ISSN: 0035-3787
• DOI: 10.1016/j.neurol.2023.01.405

Des altérations affectant les composantes de la cognition sociale et du contrôle exécutif ont été rapportées auprès d’enfants porteurs du syndrome de Down (SD), (Amadó et al., 2016). Ce travail constitue l’ébauche d’une étude comparative sur les liens entre les dysfonctionnements de la Théorie de l’Esprit (TdE) et du contrôle exécutif cognitif auprès d’enfants tunisiens porteurs du SD. La population comprend 44 enfants dont 14 SD (M=13,26 ; σ=1,43), appariés selon leurs caractéristiques sociodémographiques et intellectuelles générales. La batterie de la TdE affective et cognitive (Salhi, 2019) a permis d’évaluer différents niveaux de la mentalisation. Les fonctions exécutives cognitives ont été évaluées par le Stroop et le Hayling, les tâches d’Empan verbal et visuo-spatial et la Double Tâche, ainsi que par les Fluences Verbales, les Labyrinthes et la Figure Complexe de Rey. Les résultats révèlent des performances déficitaires chez les SD lors de l’attribution d’émotions dans un contexte social. Au niveau cognitif, ils réussissent les traitements de bas niveau mais échouent aux tâches complexes de la mentalisation. Les corrélations significatives relevées entre la TdE de 1er ordre et de haut niveau expliquent ces difficultés. Des déficits de l’inhibition, de la mémoire de travail, de la flexibilité et de la planification de l’action ont été également observés. Nos résultats s’accordent avec les données de la littérature selon lesquelles les niveaux élaborés de traitement des informations émotionnelles et cognitives sont difficiles à maîtriser par les enfants SD (Amadó et al., 2016 ; Thirion-Marissiaux & Nader-Grobois, 2008). Les recherches internationales antérieures confirment, aussi, l’altération de l’ensemble des processus exécutifs chez les enfants SD (Amadó et al., 2016). Ce travail apporte des éclairages sur les capacités socio-cognitives des enfants tunisiens porteurs du SD et ouvre la voie à de nouvelles pistes de prise en charge thérapeutiques.