Effets d’un enrichissement en protéines sur l’équilibre glycémique, le microbiote intestinal et ses métabolites dans le diabète de type 2 : étude bicentrique MicroDiet

• Published in: Nutrition clinique et métabolisme 2023-05, Vol.37 (2), p.e55-e55
• Main Authors: Bel Lassen, P., Attaye, I., Patino-Navarrete, R., Davids, M., Adriouch, S., Valentina, T., Stan, H., Backhed, F., Nieuwdorp, M., Clement, K.
• Format: Article
• Language: fre
• ISSN: 0985-0562; 1768-3092
• DOI: 10.1016/j.nupar.2023.03.099

L’apport en protéines et notamment les protéines animales est associé au risque de diabète de type 2. Le mécanisme pourrait impliquer certains métabolites du microbiote intestinal produits à partir de la dégradation des protéines, qui sont associés à l’insulinorésistance comme l’imidazole propionate (IMP). Nous avons voulu déterminer l’impact d’un enrichissement de l’alimentation en protéines en iso-calorique chez des personnes avec un diabète de type 2 (DT2) sur l’équilibre glycémique, la composition du microbiote intestinal et ses métabolites. Essai clinique multicentrique (Pitié-Salpêtrière, Paris, France et Amsterdam Medical Center, Amsterdam, Pays-Bas) mené auprès de 151 patients avec un DT2. La population de l’étude était composée à 56 % de femmes, avec en moyenne un âge de 59 ans, un IMC à 31kg/m2 et une HbA1c initiale à 7,1 %. L’intervention d’une durée de 12 semaines consistait en une modification diététique, iso-calorique avec randomisation en deux groupes parallèles 1/1 apport élevé en protéine (high protein [HP]) vs apport diminué en protéine (low protein [LP]). Les objectifs de ratios en % d’énergie totale (protéines/glucides/lipides) étaient de 30/40/30 pour le groupe HP et de 10/55/35 pour le groupe LP. L’équilibre glycémique a été évalué par la mesure de l’excursion glycémique après un repas test (AUC) et par l’HbA1c. Le microbiote intestinal a été analysé par séquençage métagénomique. Les analyses métabolomiques ont été réalisées par spectrométrie de masse. L’observance au régime a été évaluée par des recueils alimentaires de 24h et des mesures du rapport urée/créatinine urinaire. L’effet du groupe (HP vs LP) a été testé par régression linéaire sur les changements des différentes variables (delta T12-T0) avec ajustement sur les valeurs de base et le centre. Après 12 semaines d’intervention, une perte de poids modérée a été observée, sans toutefois de différence entre les deux groupes (HP : −0,9±2,5kg ; LP : −1,2±2,2kg ; p=0,52). L’observance au régime a pu être objectivée avec une augmentation et une diminution significative du ratio urée/créatinine urinaire respectivement dans le groupe HP et le groupe LP (p