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Du scorbut chez les sélénites
Les étiologies classiques des œdèmes chroniques généralisés sont les causes médicamenteuses, hépatiques, cardiovasculaires, rénales, digestives et endocriniennes. Une maladie systémique (polymyosite, fasciite de Schulman, POEMS, sclérodermie systémique, mucinose, sclérœdème de Buschke…) est parfois...
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Published in: | La revue de medecine interne 2014-12, Vol.35, p.A184-A185 |
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Format: | Article |
Language: | fre |
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Summary: | Les étiologies classiques des œdèmes chroniques généralisés sont les causes médicamenteuses, hépatiques, cardiovasculaires, rénales, digestives et endocriniennes. Une maladie systémique (polymyosite, fasciite de Schulman, POEMS, sclérodermie systémique, mucinose, sclérœdème de Buschke…) est parfois en cause. Il faut savoir évoquer également une origine carentielle. Nous rapportons ici le cas d’une double carence en vitamine C et en sélénium responsable d’une anasarque.
Un patient de 83ans avait bénéficié d’une pose de prothèse intermédiaire de hanche deux mois auparavant (fracture cervicale), puis était hospitalisé en chirurgie orthopédique pour infection de prothèse. Depuis quinze jours, il présentait des œdèmes des membres inférieurs remontant jusque dans les lombes, bilatéraux, symétriques, mous, blancs et prenant le godet associé à une volumineuse hydrocèle, persistant malgré un traitement diurétique par furosémide. Le scanner thoraco-abdomino-pelvien retrouvait un épanchement pleural bilatéral et une péricardite d’abondance modérée. Les causes d’une baisse de la pression oncotique (carence d’apport, défaut de production, fuite) étaient éliminées par une albuminémie peu abaissée (30,6g/L), une absence de syndrome néphrotique, une endoscopie œsogastroduodénale avec biopsies sans particularité. Il n’y avait pas d’arguments pour une cause iatrogène (glitazone et inhibiteurs calciques arrêtés depuis plusieurs semaines, absence d’imputabilité extrinsèque ou intrinsèque des autres traitements), une cause endocrinienne (hypothyroïdie frustre, cortisolémie normale), hépatique (pas de signes d’hypertension portale, bilan hépatique normal), une compression lymphatique ou veineuse (scanner thoraco-abdominopelvien). Il n’existait pas d’argument pour une maladie de système. L’échographie cardiaque transthoracique ne retrouvait pas, à deux reprises, de dysfonction diastolique, systolique (fraction d’éjection du ventricule gauche à 65 %) ou valvulaire. Le nt-pro-BNP était augmenté à 2637ng/L. Les dosages plasmatiques du cuivre, de la vitamine B1 était normaux. La vitamine C était indosable (absence de syndrome inflammatoire biologique), et le sélénium était à 0,71μmol/L (normale entre 0,89 et 1,65μmol/L). Une supplémentation par vitamine C per os était alors débutée. Un mois plus tard, le dosage sérique de vitamine C était normal (29μmol/L), avec une nette diminution des œdèmes. Après un mois de supplémentation en sélénium le dosage s’était normalisé (1,34μmol/L) et |
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ISSN: | 0248-8663 1768-3122 |
DOI: | 10.1016/j.revmed.2014.10.328 |