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Rôle de l’interniste dans la démarche diagnostique et la prise en charge des morts fœtales in utero : l’expérience d’un registre multicentrique de MFIU entre 2010 et 2019

Les morts fœtales in utero (MFIU) concernent 5/1000 naissances. Déterminer la cause de la perte fœtale est un enjeu majeur, afin d’évaluer le risque de récidive et de proposer des stratégies préventives pour les grossesses futures. La démarche diagnostique est complexe, notamment du fait des multipl...

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Published in:La revue de medecine interne 2022-12, Vol.43, p.A327-A328
Main Authors: Caillault, L., Garlantézec, R., Le Lous, M., Le Bouar, G., Loget, P., Cauchois, A., Quelin, C., Plesse, C., Lescoat, A., Beranger, R., Belhomme, N.
Format: Article
Language:fre
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Description
Summary:Les morts fœtales in utero (MFIU) concernent 5/1000 naissances. Déterminer la cause de la perte fœtale est un enjeu majeur, afin d’évaluer le risque de récidive et de proposer des stratégies préventives pour les grossesses futures. La démarche diagnostique est complexe, notamment du fait des multiples causes possibles et fréquemment intriquées, qui, si elle peut s’appuyer sur des systèmes de classification étiologique standardisés, nécessite surtout une expertise multidisciplinaire, afin de guider les stratégies d’investigations et d’en interpréter les résultats [1]. Les causes placentaires sont prédominantes dans les pays occidentaux (45 % des cas) [1]. Parmi elles, les lésions de malperfusion vasculaire sont particulièrement fréquentes, posant notamment la question de l’existence sous-jacente d’un syndrome des anticorps antiphospholipides (SAPL) [2]. Dans cette étude, nous mettons en avant le rôle de l’interniste dans la démarche diagnostique devant une MFIU, et dans l’analyse des cas associés à des lésions placentaires vasculaires, au travers l’expérience d’un registre multicentrique de MFIU, entre 2010 et 2019. Notre registre multicentrique s’appuie sur un recueil exhaustif des cas de MFIU survenus après 22 semaines d’aménorrhées dans notre département entre 2010 et 2019. Chaque cas était ensuite étudié en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) par un interniste, un gynécologue-obstétricien, un fœtopathologiste, un généticien et un pédiatre pour déterminer la cause du décès selon la classification CODAC, recommandée en France. Les histologies placentaires étaient rapportées selon le consensus d’Amsterdam [3]. Notre étude a inclus 566 MFIU. La cause placentaire était la plus fréquente (36 %), suivi des anomalies de cordon ombilical (11 %) et des infections (9 %). Les MFIU restaient inexpliquées dans 17 % des cas. Celles-ci survenaient fréquemment à terme (50 % des cas), et leur caractère inexpliqué ne semblait pas associé à un manque d’investigations. Parmi les causes placentaires, les lésions les plus fréquentes étaient l’hypotrophie placentaire (65 %) et la malperfusion vasculaires maternelle (65 %) (majoritairement infarctus et artériopathie déciduale). Parmi les causes placentaires vasculaires, une positivité des anticorps antiphospholipides a été diagnostiquée dans 41 cas (13 %). Seuls 14 de ces cas finalement ont été classés SAPL par le médecin interniste. Notre étude est la première à rapporter les étiologies de MFIU au sein d’un large
ISSN:0248-8663
1768-3122
DOI:10.1016/j.revmed.2022.10.016