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Vitiligo induit par phototoxicité provoquée par l’hydrochlorothiazide
Le vitiligo est une maladie idiopathique acquise, caractérisée par des macules dépigmentées circonscrites avec ou sans leucotrichie. Sa fréquence est de 0,1 à 2 % dans le monde entier. Le vitiligo peut classiquement apparaître sur des zones de traumatisme par phénomène de Koebner. Son apparition de...
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Published in: | La revue de medecine interne 2024-06, Vol.45, p.A273-A274 |
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Format: | Article |
Language: | fre |
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Summary: | Le vitiligo est une maladie idiopathique acquise, caractérisée par des macules dépigmentées circonscrites avec ou sans leucotrichie. Sa fréquence est de 0,1 à 2 % dans le monde entier. Le vitiligo peut classiquement apparaître sur des zones de traumatisme par phénomène de Koebner. Son apparition de novo sur photosensibilité médicamenteuse est plus rarement rapportée. Nous décrivons ainsi un cas rare de vitiligo apparaissant suite à une phototoxicité induite par la prise d’hydrocholorothiazide (HCTZ).
Il s’agissait d’une patiente âgé de 64 ans qui était hospitalisée pour une éruption érythémato-squameuse photodistribuée du visage, du cou et 2 avant-bras évoluant depuis 1 mois. Elle n’avait, pour seul antécédent, qu’une HTA traitée par HCTZ introduit 3 mois auparavant. L’examen histologique d’une biopsie cutanée montrait quelques kératinocytes nécrotiques au niveau de l’épiderme, un infiltrat inflammatoire lympho-histiocytaire au niveau du derme superficiel, des vaisseaux congestifs et une décharge pigmentaire concluant à une phototoxicité. Le bilan éliminait les autres étiologies connues de photosensibilisation. Un avis pharmacovigilance était sollicité et le diagnostic d’une photosensibilité induite par l’HCTZ était retenu devant une chronologie compatible, un aspect clinique et une histologie évocateurs. L’évolution était favorable après arrêt du traitement, introduction de l’amlodipine et soins locaux par dermocorticoïdes. Trois mois après l’épisode aigu apparaissait une dépigmentation vitiligoïde avec hyperpigmentation périphérique sur les zones initialement atteintes et cicatrisées. La lumière de wood montrait une accentuation de la dépigmentation et une biopsie cutanée confirmait le diagnostic de vitiligo. La patiente était mise sous dermocorticoides sans aucune amélioration pendant une durée de 4 mois.
Les thiazides sont des diurétiques largement utilisés depuis leur mise en marché dans les années 1950. Les premiers cas rapportés de réactions de photosensibilité aux thiazides ont été publiés peu après leur introduction. Le mécanisme d’action de cette photosensibilité est lié à leur appartenance au groupe des sulfamides. La réaction phototoxique est probablement due au groupement chloré qui se dissocie sous l’effet des UV et engendre des radicaux libres, réagissant avec les constituants lipidiques, protéiques et l’ADN. Il peut également y avoir la production de particules d’oxygène réactives. Le diagnostic peut être facilité par les photopatch tests e |
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ISSN: | 0248-8663 |
DOI: | 10.1016/j.revmed.2024.04.261 |