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Le simple corps de la cité

L’esclavage public était une institution commune à la majorité des cités grecques de l’époque classique et hellénistique. Qu’ils travaillent sur les grands chantiers de la cité, constituent les « petites mains » de son administration civique ou composent l’essentiel de ses forces armées permanentes...

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Published in:Annales : histoire, sciences sociales (French ed.) sciences sociales (French ed.), 2014-09, Vol.69 (3), p.721-751
Main Author: Ismard, Paulin
Format: Article
Language:fre
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Description
Summary:L’esclavage public était une institution commune à la majorité des cités grecques de l’époque classique et hellénistique. Qu’ils travaillent sur les grands chantiers de la cité, constituent les « petites mains » de son administration civique ou composent l’essentiel de ses forces armées permanentes (les célèbres archers scythes athéniens), les esclaves publics furent d’une certaine façon les premiers fonctionnaires du monde des cités. En ce sens, leur étude offre un éclairage inédit de la controverse portant sur la nature plus ou moins étatique de la polis grecque. La démocratie, du moins telle que la concevait les Athéniens de l’époque classique, impliquait en effet que l’ensemble des prérogatives politiques soit entre les mains des citoyens et non dans un quelconque appareil d’État. La décision de reléguer à des esclaves les tâches relevant de l’administration civique peut dès lors être appréhendée, selon les termes de l’anthropologie de Pierre Clastres, comme une « résistance » de la société civique à l’émergence d’un véritable appareil d’État.
ISSN:0395-2649
1953-8146
DOI:10.1353/ahs.2014.0126