Loading…
le plaisir tout nouveau d’une excursion maritime: Überlegungen zu einer Prolepse in Flauberts L’Éducation sentimentale
En juin 1869, Maxime Du Camp envoie à Gustave Flaubert une liste de 251 corrections concernant le manuscrit de L’Éducation sentimentale. Parmi ces corrections figure l’emploi de l’adjectif ‘maritime’ pour désigner le voyage fluvial sur la Seine dans les toutes premières pages du roman. Malgré l’inco...
Saved in:
Published in: | Zeitschrift für französische Sprache und Literatur 2017-09, Vol.127 (1-2), p.59-76 |
---|---|
Main Author: | |
Format: | Article |
Language: | ger |
Subjects: | |
Online Access: | Get full text |
Tags: |
Add Tag
No Tags, Be the first to tag this record!
|
Summary: | En juin 1869, Maxime Du Camp envoie à Gustave Flaubert une liste de 251 corrections concernant le manuscrit de L’Éducation sentimentale. Parmi ces corrections figure l’emploi de l’adjectif ‘maritime’ pour désigner le voyage fluvial sur la Seine dans les toutes premières pages du roman. Malgré l’incontestable justesse de la critique de Du Camp, Flaubert a gardé ce mot. Mon essai tente d’élucider les raisons de Flaubert d’utiliser ‘maritime’ dans ce contexte, en arguant que, dans une focalisation interne, Flaubert vise à démasquer ainsi une ‘fausse’ perception bourgeoise de la réalité. À cela s’ajoute une autre, évidente faute lexicale : l’emploi du substantif ‘navire’ à la première page du roman pour désigner le bateau, la Ville-de-Montereau. Vu que ‘navire’ renvoie à la perception de Frédéric Moreau, Flaubert rapproche son protagoniste des bourgeois qui l’entourent, anticipant ainsi la fin du roman : la condition « petite bourgeoise » de Frédéric.
In June 1869, after reading the manuscript of the Éducation sentimentale, Maxime Du Camp sent a long list of 251 corrections to Gustave Flaubert. Amongst the first of these corrections, Du Camp classifies the word ‘maritime’ as inappropriate to describe the journey on the river Seine, with which the novel begins. Regardless of the accuracy of Du Camp’s reprimand, Flaubert has kept this lexeme. My article tries to elucidate the significance of this obvious misalignment, arguing that, by using the term ‘maritime’ in the context of an internal focalization, Flaubert tries to unmask the bourgeois’ false perception of reality. This lexical misalignment corresponds with the – likewise erroneous – use of ‘navire’ a few lines before, referring to the small vessel. As the noun ‘navire’ must be attributed to the perception of the novel’s protagonist, Frédéric Moreau, Flaubert establishes a substantial link between Frédéric and the bourgeois, anticipating the end of the story: Frédéric’s life as petit bourgeois. |
---|---|
ISSN: | 0044-2747 2366-2425 |