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Le cancer comme intrusion : réflexions psychopathologiques sur certaines modalités de réaction dans l’après-coup de l’annonce

Résumé Dans le climat traumatique de l’annonce, le mot cancer fait effraction dans le psychisme sur le mode brutal d’un avènement de Réel. En se mettant à distance de l’annonce, cet article se propose d’analyser, au-delà de l’angoisse qui submerge le sujet, comment cet affect fera l’objet d’un trava...

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Published in:Psycho-oncologie 2013-09, Vol.7 (3), p.189-198
Main Authors: Pujol, J. -L., Mérel, J. -P., Arnaud, E., Launay, M., Boulze, I.
Format: Article
Language:fre
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Description
Summary:Résumé Dans le climat traumatique de l’annonce, le mot cancer fait effraction dans le psychisme sur le mode brutal d’un avènement de Réel. En se mettant à distance de l’annonce, cet article se propose d’analyser, au-delà de l’angoisse qui submerge le sujet, comment cet affect fera l’objet d’un travail de mise en représentations. Nous décrivons trois modalités. Première modalité : le sujet sidéré par l’annonce de cancer ne peut parvenir à penser, car il est confronté à un impossible, à un point de butée : il s’agit là du domaine de l’intime, du singulier face à toute rencontre avec le Réel. Deuxième modalité possible : certains patients construiront des protoreprésentations. Elles font essentiellement appel à des théories psychogènes laissant une large place à la pensée en tant qu’agent responsable. L’angoisse s’y révèle indissociable de l’émergence de fantasmes infantiles et d’une conception ontologique (au sens anthropologique) du cancer. Troisième modalité : face à l’annonce, certains patients semblent incapables de régresser. Il est même parfois observé que l’annonce d’un cancer et son suivi génèrent un nouveau mode d’« insertion sociale ». Ces patients atteints de cancer se fondent alors avec presque trop de complaisance dans des stéréotypes sociétaux. De façon plus synthétique, le sujet traumatisé utilise deux voies pour liquider l’affect d’angoisse massif inaugural de l’annonce : l’une culturelle qui emprunte à des rétentions de représentations historiques surnaturelles de la maladie et/ou à des attributs sociétaux; l’autre idiosyncrasique tenant au référentiel propre qui a fondé ses modes de défense. La manière singulière de vivre le trauma remettrait en scène la construction précoce de l’orthopédie moïque dans son rapport à l’angoisse, au Réel du corps et au monde extérieur. La défaillance de cette orthopédie fait que le sujet se reporte vers la première voie culturelle, car elle fait office de « chambre froide » où entreposer l’affect en attendant de pouvoir le subjectiver.
ISSN:1778-3798
1778-381X
DOI:10.1007/s11839-013-0432-4