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Fisher, Macaulay et Allais face au “paradoxe de Gibson”
RésuméD’après la théorie quantitative de la monnaie, une expansion de la masse monétaire devrait avoir pour effets à la fois une baisse des taux d’intérêt et une augmentation du prix des biens et services. La corrélation négative attendue entre ces deux dernières variables étant contredite par la co...
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Published in: | Recherches économiques de Louvain 2012, Vol.78 (2), p.75-105 |
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Format: | Article |
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Summary: | RésuméD’après la théorie quantitative de la monnaie, une expansion de la masse monétaire devrait avoir pour effets à la fois une baisse des taux d’intérêt et une augmentation du prix des biens et services. La corrélation négative attendue entre ces deux dernières variables étant contredite par la corrélation positive observée initialement par Gibson - et confirmée par les travaux ultérieurs - Keynes évoque le « paradoxe de Gibson ». I. Fisher a proposé une explication de ce « paradoxe » fondée sur la lenteur des ajustements des taux d’intérêt au taux d’inflation. Cependant, F.R.Macaulay a montré que, lorsque l’influence de l’inflation sur les taux d’intérêt remonte loin dans le passé, il existe une relation nécessaire entre le niveau des prix et la moyenne pondérée des taux d’inflation passés calculée par Fisher. Dès lors, on peut se demander si la corrélation positive entre le niveau des prix et le taux d’intérêt est le résultat d’un comportement fishérien des agents, ou au contraire, si les résultats de Fisher ne sont qu’une conséquence triviale de la corrélation constatée entre le niveau des prix et le taux d’intérêt. Toutefois, la critique de Macaulay perd sa pertinence lorsque les ajustements sont rapides (i.e. la mémoire du passé est courte), comme pendant les hyperinflations ou encore la période d’après la seconde guerre mondiale. Par rapport à ce débat, le mérite de la théorie Héréditaire et Relativiste (HR) d’Allais est de tenter une réconciliation, avec l’hypothèse du « taux d’intérêt psychologique » i . Dépendant des variations passées des prix et de la production, ce taux s’égalise au « taux d’oubli » et représente la tendance générale des taux d’intérêt du marché. Lorsque la mémoire est longue (i.e. taux d’oubli faible), le taux i est nécessairement lié au niveau des prix, et rend donc compte de la corrélation positive - pouvant être plus ou moins stable en raison de l’influence de la production - entre le taux d’intérêt du marché et le niveau des prix. Cependant, lorsque la mémoire est courte (i.e. taux d’oubli élevé), la théorie HR implique à la fois la disparition de la corrélation entre le taux d’intérêt et le niveau des prix et l’émergence d’une corrélation positive entre le taux d’intérêt et le taux de variation courant des prix, comme cela est aussi souvent observé.Classification JEL : E31, E43, N01. |
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ISSN: | 0770-4518 1782-1495 |
DOI: | 10.3917/rel.782.0075 |