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QUELQUES REMARQUES SUR LES CONDITIONS ET LES PRINCIPES DE LA LIGATURE DANS L'ÉCRITURE ROMAINE

Dans la cursive romaine, aux ier et iie siècles ap. J.-C., se définit un système de ligature entre les lettres qui, avec des hauts et des bas, ne connaîtra pas de solution alternative jusqu'aux xiie-xiiie siècles, lorsque une nouvelle manière de lier commencera de concurrencer l'ancien sys...

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Bibliographic Details
Published in:Bibliothèque de l'Ecole des chartes 2007-01, Vol.165 (1), p.29-45
Main Author: DE ROBERTIS, Teresa
Format: Article
Language:fre
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Description
Summary:Dans la cursive romaine, aux ier et iie siècles ap. J.-C., se définit un système de ligature entre les lettres qui, avec des hauts et des bas, ne connaîtra pas de solution alternative jusqu'aux xiie-xiiie siècles, lorsque une nouvelle manière de lier commencera de concurrencer l'ancien système. Ce système si cohérent est fondé sur des liaisons tracées de haut en bas, formant un angle entre le dernier trait horizontal de la lettre précédente et le premier, vertical et descendant, de la suivante ; mais il existe aussi dès l'origine des solutions, rares ou exceptionnelles, qui montrent la possibilité (y compris technique), d'effectuer un autre type de liaison, de bas en haut, surtout entre des traits verticaux. Pourquoi donc, plutôt que d'exploiter cette voie alternative, a-t-on préféré recourir à une large gamme d'artifices pour adapter aux conditions exigées par la ligature angulaire de haut en bas les lettres qui n'y étaient pas « naturellement » prédisposées ? Essentiellement parce que ce schéma de ligature, parfaitement analogue à la manière dont les scripteurs tendent à disposer aussi bien les traits constitutifs des lettres, répond à une certaine organisation de l'écriture, qu'il conditionne également en retour. La preuve en est que, parallèlement aux structures nouvelles et à l'organisation modifiée de l'écriture cursive au ive siècle, les ligatures changent à leur tour : les liaisons de bas en haut, tout en demeurant minoritaires et réservées à certaines variantes de lettre (et d'une tout autre nature que les ligatures cursives médiévales), font désormais partie du système. During the first and second centuries A.D., Roman cursive developed a system of ligatures between letters that was to remain virtually unchallenged until a new cursive structure came about in the twelfth and thirteenth centuries. This remarkably coherent system was based on top-down connections, in the form of angular joins between the last, horizontal stroke of one letter and the first, vertical and downward stroke of the next ; but from the outset different combinations, although sporadic, even exceptional, are evidence that other solutions were technically possible, namely bottom-up connections, particularly between vertical strokes. Why, then, was a broad range of artifices developed to enable the use of top-down, angular connections even with letters whose « natural » forms were incompatible, instead of resorting more widely to upstrokes ? Mainly because this type of ligature
ISSN:0373-6237
1953-8138
DOI:10.3406/bec.2007.463489