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Toucher et être touché : gestes de conciliation et émotions dans les duels judiciaires
Afin de compléter les discussions théoriques concernant les paramètres d’une histoire des émotions, la présente contribution analyse un détail du cérémoniel des « gages de bataille » bas-médiévaux qui ne peut pas être expliqué de manière satisfaisante au moyen des approches classiques de l’histoire...
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Published in: | Médiévales 2011-10 (61), p.142-161 |
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Format: | Article |
Language: | fre |
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Summary: | Afin de compléter les discussions théoriques concernant les paramètres d’une histoire des émotions, la présente contribution analyse un détail du cérémoniel des « gages de bataille » bas-médiévaux qui ne peut pas être expliqué de manière satisfaisante au moyen des approches classiques de l’histoire du droit ou de la « communication symbolique ». Une stratégie analytique qui inclut la dimension affective des actions ritualisées montre que le geste effectué par les adversaires, qui se tiennent par la main lors du dernier des serments qu’ils prononcent avant la bataille, s’harmonise bien avec les tendances contemporaines à éviter, dans la mesure du possible, la violence du combat. Dans cette perspective, les adversaires exécutent un geste de pacification (ou de réconciliation) potentiel qui pourrait les amener à ne pas en venir à la confrontation armée : de manière analogue, les historiographes de l’époque se réfèrent à plusieurs reprises au motif de la réconciliation spontanée qui résulte d’un contact physique, même accidentel. Même si le succès réel de cette pratique semble avoir été plutôt restreint, l’organisation rituelle visait à modifier la disposition affective des acteurs par le biais de moyens dont l’efficacité potentielle a pu être montrée par la recherche en psychologie sociale moderne. |
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ISSN: | 0751-2708 1777-5892 |
DOI: | 10.4000/medievales.6547 |