Loading…

"Tutela mulierum", une institution rationnelle

Selon Fritz Schulz, la tutelle des femmes dans le droit romain classique fut une 'irrational institution'. A la fin de la République les femmes allaient participer à toutes sortes d'activités économiques, et la tutelle n'avait plus de sens. En même temps la tutelle continuait à e...

Full description

Saved in:
Bibliographic Details
Published in:Revue historique de droit français et étranger 2006-07, Vol.84 (3), p.423-435
Main Author: Tellegen-Couperus, Olga E.
Format: Article
Language:fre
Subjects:
Online Access:Get full text
Tags: Add Tag
No Tags, Be the first to tag this record!
Description
Summary:Selon Fritz Schulz, la tutelle des femmes dans le droit romain classique fut une 'irrational institution'. A la fin de la République les femmes allaient participer à toutes sortes d'activités économiques, et la tutelle n'avait plus de sens. En même temps la tutelle continuait à exister, d'une manière irrationnelle. À mon avis cette qualification est trop simpliste. À présent on admet d'une manière générale qu'une femme pouvait faire une mancipation seulement avec l'assistance d'un tuteur. Cependant il ressort de quelques textes de Gaius, de Paul et de Cicerón que le préteur était disposé dans certains cas de considérer comme valable une mancipation effectuée par une femme sui iuris sans l'autorisation d'un tuteur. Il s'agit en particulier de la mancipation pour aliéner une res mancipi et pour faire un testamentùm per aes et librám. Or, il y avait des femmes qui étaient capables de régler leurs propres affaires, et le préteur les aidait. Mais il y avait aussi d'autres femmes, et c'est pour elles que la tutelle continuait à exister, comme une institution rationnelle. According to Fritz Schulz, the classical tutela mulierum was an irrational institution. At the end of the Republic, women acquired economic freedom but due to the political troubles they were not given legal freedom. So tutelage continued to exist, in an irrational manner. In my view, this qualification is too simplistic. In Romanist literature, it is taken for granted that women could perform a mancipation only with the assistance of a guardian. However, several texts by Gaius, Paul, and Cicero suggest that the praetor was willing to regard a mancipation as valid even if it had been performed by a woman sui iuris without the assistance of a guardian. These texts deal with the alienation of a res mancipi and the drawing up of a testamentum per aes et libram. It seems that women were (legally) free to manage their own affairs, but they could ask for a guardian to help them.
ISSN:0035-3280