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L'universitaire et les médias : Une collaboration risquée mais nécessaire
Dans l'ensemble, les auteurs semblent prôner une méfiance généralisée envers les médias. Seules une poignée de productions médiatiques trouvent grâce à leurs yeux, notamment celles qui grâce à leur format plus long sont « à mi-chemin de la revue scientifique et des médias de masse » (p. 21). Ma...
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Published in: | Canadian journal of communication 2015-07, Vol.40 (3), p.585 |
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Format: | Article |
Language: | fre |
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Summary: | Dans l'ensemble, les auteurs semblent prôner une méfiance généralisée envers les médias. Seules une poignée de productions médiatiques trouvent grâce à leurs yeux, notamment celles qui grâce à leur format plus long sont « à mi-chemin de la revue scientifique et des médias de masse » (p. 21). Mais à travers tout l'ouvrage, c'est une image bien pessimiste des médias d'information qui est esquissée : ceux-ci sont nécessairement racoleurs, populistes, esclaves du « sentiment » (p. 16-17), avec un penchant « pour le spectaculaire et le catastrophique » (p. 41). La plupart des chapitres ne laissent pas vraiment de place à une conception nuancée du paysage médiatique québécois, condamnant en bloc « les journalistes » comme une entité unique, complètement dé-historicisée. Notables exceptions, l'essai de Raymond Corriveau donne quelques éléments qui viendraient éclairer les pratiques journalistiques contemporaines, telles que les mouvements de concentration de la presse, de taylorisation du journalisme et de transformation de l'information en produit (p. 26-31); et celui d'Armande Saint-Jean esquisse une comparaison entre éthique journalistique et éthique universitaire. Au final, l'ouvrage incarne probablement une des difficultés qu'il évoque à plusieurs reprises parmi les écueils que rencontrent les universitaires aux prises avec les médias : la difficulté de concilier plusieurs publics, l'impossibilité de plaire à la fois à ses pairs et au grand public. Même si certains chapitres alimentent de manière fructueuse une réflexion nécessaire sur la place des universitaires dans la société, les chercheurs qui liront cet ouvrage ressentiront peut-être une certaine frustration par le genre même que prennent les chapitres. Il s'agit en effet, pour une bonne partie, de brefs essais et de commentaires généraux, là où on aimerait voir les auteurs appliquer au sujet du livre la démarche qu'ils sont censés incarner, et lire les résultats de recherches empiriques. Le grand public, quant à lui, éprouvera peut-être une certaine difficulté à compatir aux états d'âme des professeurs qui se plaignent de ne pas être bien représentés par une bonne médiatisation qui leur serait nécessairement due. En d'autres termes, le travail « d'intéressement » de la multitude d'acteurs impliqués (notamment les pairs, les publics, et les médias) si bien décrit par la sociologie des sciences ([Latour, Bruno], 1987, 2001) semble encore pertinent pour décrire ce qui est en jeu dans le travail des unive |
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ISSN: | 0705-3657 1499-6642 |