L’excitabilité corticospinale et le degré du handicap dans la sclérose en plaques

• Published in: Neurophysiologie clinique 2019-06, Vol.49 (3), p.183-183
• Main Authors: Chalah, M.A., Bardel, B., Créange, A., Lefaucheur, J.P., Ayache, S.S.
• Format: Article
• Language: fre
• Subjects: EDSS; Plaques; Potentiels évoqués moteurs; Stimulation magnétique transcrânienne
• ISSN: 0987-7053; 1769-7131
• DOI: 10.1016/j.neucli.2019.05.006

L’évolution du handicap chez les patients atteints de sclérose en plaques (SEP) constitue un véritable défi pour la communauté médicale. La détection et le suivi de cette évolution reposent sur l’EDSS (« Expanded Disability Status Scale »)–une échelle peu sensible aux changements cliniques. Les paramètres de l’excitabilité corticospinale peuvent avoir une place dans le suivi de ces patients. L’objectif de ce travail est d’évaluer le lien entre ces mesures et le degré du handicap dans la SEP. Les paramètres suivants ont été analysés chez 50 patients atteints de SEP : seuil moteur au repos, latence et amplitude des potentiels évoqués moteurs (PEM), inhibition et facilitation intracorticale, période de silence et inhibition interhémisphérique. Une analyse de corrélation a été réalisée entre ces mesures et les scores EDSS. Les scores EDSS corrélaient positivement avec le seuil moteur au repos et la latence des PEM et négativement avec l’amplitude des PEM. Après une correction statistique, seule l’association entre l’EDSS et la latence des PEM a été retenue. Les résultats de ce travail supposent que l’aggravation du handicap est associée à une augmentation des latences, donc une augmentation du degré de démyélinisation des voies pyramidales. Cette aggravation s’accompagne aussi d’une altération des réponses motrices et d’une augmentation du seuil moteur témoignant d’une neurodégénérescence et d’une hypoexcitabilité des motoneurones corticaux. La place des mesures d’excitabilité dans le suivi de la SEP mérite d’être prise en compte et explorée d’avantage.