Loading…

Une phrase à la limite, un poème. Travail et crise du vers chez Pierre Alferi

Comment faut-il concevoir, dès lors, cette limite idéale qui n'en est pas une, cet horizon de la prose auquel le poète fait tendre un travail qu'il affirme par ailleurs être continuellement "à ras de terre"12 puisqu'il s'agit aussi de mettre à plat l'illusoire élév...

Full description

Saved in:
Bibliographic Details
Published in:French forum 2009-09, Vol.34 (3), p.57-73
Main Author: Trudel, Eric
Format: Article
Language:fre
Subjects:
Online Access:Get full text
Tags: Add Tag
No Tags, Be the first to tag this record!
Description
Summary:Comment faut-il concevoir, dès lors, cette limite idéale qui n'en est pas une, cet horizon de la prose auquel le poète fait tendre un travail qu'il affirme par ailleurs être continuellement "à ras de terre"12 puisqu'il s'agit aussi de mettre à plat l'illusoire élévation lyrique, son goût de l'illimité, et d'insister sur l'horizontalité du continu par opposition à la verticalité de la révélation métaphorique? S'il est manifeste que la poétique alferienne renoue parfois, pour reprendre les mots de Rabaté, avec "la double possibilité du récit et de la discursivité" - et c'est tout particulièrement le cas des longs poèmes qui forment le recueil Sentimentale journée - il n'est pas moins manifeste que Pierre Alferi s'en tient le plus souvent au vers; vers libre en général, certes, mais vers tout de même. Mais on aura aussi reconnu, peutêtre, dans cet "objet / petit tas" - formidable calembour gouailleur, un peu idiot - un objet du désir continuellement, inévitablement hors d'atteinte (alors que le vers, pour reprendre l'idée d'Agamben, "perd" la prose et s'affirme comme vers en versant vers elle), objet lacanien entre tous, !'"objet / petit a." Rien d'autre, peut-être, n'aura été fait ou dit, au fil de ces pages et en bout de ligne, que de donner et de redonner sans cesse à voir et à entendre cette crise alferienne du vers à sa limite, à la limite de la prose (de la poésie).
ISSN:0098-9355
1534-1836
DOI:10.1353/frf.0.0100