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La violence dans l'imaginaire latino-américain

Si l'ouvrage analyse l'imaginaire à partir de l'analyse du discours, il est important d'expliquer rapidement sa spécificité. En commentant le travail de Michel Foucault, Gilles Deleuze disait qu'il existe deux manières d'appréhender le discours. La première manière, c&#...

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Bibliographic Details
Published in:Canadian journal of Latin American and Caribbean studies 2009, Vol.34 (68), p.220-222
Main Author: della Faille, Dimitri
Format: Review
Language:fre
Subjects:
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Description
Summary:Si l'ouvrage analyse l'imaginaire à partir de l'analyse du discours, il est important d'expliquer rapidement sa spécificité. En commentant le travail de Michel Foucault, Gilles Deleuze disait qu'il existe deux manières d'appréhender le discours. La première manière, c'est celle adoptée par Foucault qui envisage le discours comme un matériel à formaliser et à interpréter. Foucault opère tel un archiviste qui cherche à dégager des structures à partir de ses ruptures, de ses transformations et stratégies. Cette manière d'opérer s'oppose à la perspective sur le discours social adoptée par les auteurs de cet ouvrage. En effet, selon Deleuze, la seconde manière d'appréhender le discours est d'y chercher un sens dérobé. Cette approche répond au modèle du psychanalyste qui tente de dégager un univers de représentations, de sonder un inconscient, un mal collectif ou des éléments qui échapperaient à l'entendement. Tels des psychanalystes, les auteurs qui participent à l'ouvrage dirigé par [Andr]é [Corten] s'affairent - à partir d'outils d'analyse proches de l'analyse littéraire et de la psychologie sociale - à donner une voix aux victimes de la violence. Les travaux du philosophe et psychanalyste français Cornelius Castoriadis à propos de l'imaginaire et de la violence fournissent le cadre théorique à la majorité des chapitres de la troisième partie de l'ouvrage. La seconde spécificité théorique de cet ouvrage, est son lien avec les travaux effectués par le sociolinguiste étasunien William Labov sur le parler ordinaire et sur la structure des récits de vie. Ce chercheur a mis en oeuvre une série d'outils théoriques dont les traces sont perceptibles dans les travaux des chercheurs du GRIPAL. La troisième spécificité qui fait de cet ouvrage une contribution distincte à l'analyse de la violence en Amérique latine, c'est son intérêt pour le quart-monde rural et urbain, cette couche sociale constituée d'exclus et de « subalternes ». C'est moins une spécificité théorique qu'un angle d'analyse.
ISSN:0826-3663
2333-1461