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RIEN À VOIR: Abstraction et cinéma américain
Dès lors, prétendre à l'abstraction n'a pour un film qu'un sens stylistique, la construction de la mise en scène permettant de ramener l'opulence empirique du monde à des schémas génériques, des forces primitives, sinon une géométrie du plan qui signe à la fois l'éloignement...
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Published in: | Positif (Paris : 1952) 2012-11 (621), p.110 |
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Format: | Magazinearticle |
Language: | fre |
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Summary: | Dès lors, prétendre à l'abstraction n'a pour un film qu'un sens stylistique, la construction de la mise en scène permettant de ramener l'opulence empirique du monde à des schémas génériques, des forces primitives, sinon une géométrie du plan qui signe à la fois l'éloignement hors du donné immédiat et la pénétration vers un sens caché de celui-ci. S'il est possible de tirer des lignes entre ces deux événements, il faut les chercher moins dans l'imitation de l'abstrait (la formule dit l'absurdité de la chose) que dans des échos formels ou des similitudes dans le rapport au visible. Ce qui décrit aussi bien la structure de la perception cinématographique que la logique d'une peinture qui a cherché dans le support matériel de la toile non le cadre délimitant la cohérence d'un motif mais le fragment modulable d'une dimension virtuellement infinie. Puisque l'objet du geste n'est pas un objet mais un absolu qui ne peut être présenté que de manière symbolique (le mythe ou, chez Pollock, la pure vitalité anonyme et inconsciente d'une sensibilité primitive), l'abstraction secrète finalement une forme d'action qui nie l'action en tant qu'outil concret de modification du donné, au profit d'une absorption contemplative dans un espace infini. |
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ISSN: | 0048-4911 |